La mesure, décidée mardi lors du deuxième Conseil de défense écologique présidé par Emmanuel Macron, sera intégrée au projet de loi de finances 2020 et s'appliquera à toutes les compagnies aériennes. Les vols vers la Corse ou l'Outre-mer ne sont pas concernés.
Le montant de la taxe variera selon la destination du vol et la catégorie de billet, a annoncé la ministre des Transports Elisabeth Borne. Elle sera de 1,50 euro en classe économique pour les vols intérieurs et intra-européens, de 9 euros pour ces vols en classe business, de 3 euros pour les vols en classe économique hors Union européenne et de 18 euros pour ces vols en classe business.
Investissements plus écolo
Cette taxe devrait rapporter 182 millions d'euros dès l'an prochain, qui seront réinjectés dans des investissements pour des infrastructures de transports plus écologiques, notamment le ferroviaire, selon la ministre.
Avec 4 milliards de voyageurs en 2017, le secteur aérien est le plus gros émetteur de pollution (20% des émissions touristiques totales), devant l'hôtellerie.
afp/ani
Des taxes marginales dans l'Union européenne
Les écotaxes peinent à se développer dans l'Union européenne, car elles se heurtent régulièrement à des mouvements de contestation.
C'est la Lettonie qui est le pays de l'Union le plus en pointe en la matière. En 2017, un peu plus de 11% de ses recettes fiscales provenaient d'impôts environnementaux. La Slovénie et la Grèce sont également en avance, avec respectivement 10,13% et 9,5% de recettes fiscales.
A l'autre bout de l'échelle, c'est le Luxembourg qui mise le moins sur la fiscalité verte (4,25%). L'Allemagne (4,46%), la Belgique (4,74%), la France (4,77%) et la Suède (4,8%) ne font guère mieux.
La Commission européenne préconisait pourtant en 2011 un "recentrage sur la taxation environnementale" à horizon 2020. Le but: "permettre un allégement considérable de la taxation du travail".