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Appels européens au calme dans le dossier du nucléaire iranien

L'Union européenne joue son va-tout pour sauver l'accord nucléaire avec l'Iran
L'Union européenne joue son va-tout pour sauver l'accord nucléaire avec l'Iran / 19h30 / 1 min. / le 15 juillet 2019
Les trois pays européens signataires de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ont appelé Téhéran et Washington au calme, dimanche, avant une réunion de l'UE. Et Londres dit lundi vouloir "réduire les tensions."

Dans un tweet, le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt juge "profondément déstabilisante" l'approche de l'Iran au Moyen-Orient, tout en exprimant sa volonté de "réduire les tensions" avec la République islamique, avant des discussions avec ses homologues européens des Affaires étrangères.

"L'accord n'est pas encore mort" et l'UE veut donner à l'Iran "une possibilité de revenir sur ses mesures en contravention avec ses engagements", a ajouté Jeremy Hunt avant la réunion à Bruxelles.

Appel à reprendre le dialogue

Dimanche, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne - les trois pays européens parties à l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 - avaient déjà appelé ensemble à "arrêter l'escalade des tensions et à reprendre le dialogue", dans un communiqué commun.

"Nous sommes préoccupés par le risque que le JCPoA (l'accord de 2015 limitant le programme nucléaire iranien, ndlr) ne se défasse, sous la pression des sanctions imposées par les Etats-Unis et à la suite de la décision de l'Iran de ne plus appliquer plusieurs des dispositions centrales de l'accord", expliquent Paris, Londres et Berlin dans ce texte diffusé par la présidence française.

Les trois pays se disent par ailleurs "profondément troublés" par les attaques dans le Golfe et au-delà, "ainsi que par la détérioration de la sécurité dans la région". Pour la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, "les risques sont tels qu'il est nécessaire que toutes les parties prenantes marquent une pause et envisagent les conséquences possibles de leurs actions".

Accord fragilisé par le retrait américain

Les tensions dans la région du Golfe n'ont fait que s'intensifier depuis que les Etats-Unis se sont retirés en mai 2018 de cet accord et ont rétabli de lourdes sanctions contre Téhéran. Fragilisé depuis, l'accord est encore davantage menacé par les annonces de Téhéran, qui, en riposte au retrait américain, a commencé à s'affranchir progressivement de certains de ses engagements.

>> Les précisions d'Antoine Silacci dans le 12h45 :

Antoine Silacci: "Les Européens n'ont pas les moyens économiques ni diplomatiques de faire pression sur Washington."
Antoine Silacci: "Les Européens n'ont pas les moyens économiques ni diplomatiques de faire pression sur Washington." / 12h45 / 1 min. / le 15 juillet 2019

afp/oang

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Téhéran "prêt" à négocier avec Washington

L'Iran est prêt à négocier avec les Etats-Unis s'ils lèvent leurs sanctions et redeviennent partie prenante de l'accord international sur le nucléaire conclu en 2015, a répété dimanche le président Hassan Rohani.

"Nous avons toujours cru au dialogue (...) S'ils lèvent les sanctions, mettent fin à la pression économique et reviennent à l'accord, nous sommes prêts à des pourparlers avec les Etats-Unis dès maintenant et n'importe où", a déclaré le chef de l'Etat.

une annonce face à laquelle le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo s'est dit sceptique.

Dans un entretien accordé au Washington Post, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a cependant écarté cette proposition, considérant qu'il s'agissait d'une "offre identique" à celle faite à l'ancien président des Etats-Unis, Barack Obama, et à son secrétaire d'Etat John Kerry.

Reuters

Nouvelle ambassade de l'UE au Koweït

L'Union européenne (UE) a ouvert dimanche une représentation diplomatique au Koweït, sa troisième dans la région du Golfe, y renforçant ainsi sa présence à un moment de vive tension au Moyen-Orient.

"En ces temps de tensions internationales et régionales, le Koweït est une voix sage et une force de paix, ce qui en fait notre partenaire naturel", a souligné la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, lors de l'inauguration.

"Il s'agit aussi d'un message pour toute la région: l'Union européenne accroît sa présence et son engagement au Moyen-Orient", a-t-elle poursuivi.

Il s'agit de la troisième délégation de l'UE implantée dans un pays du Golfe après celles de Ryad en 2004 et d'Abou Dhabi en 2013.