Vos vacances sont-elles "instagrammables"? La question peut paraître anecdotique pour certains. Mais près de 40% des millenials choisissent leur lieu de vacances selon son potentiel d'attractivité sur le réseau social, d'après un sondage relayé il y a deux ans par la presse britannique. Jusqu'à gâcher certaines destinations en les rendant trop populaires ou trop standardisées?
Première halte du circuit en train de la RTS: Marseille. Dans la deuxième plus grande ville de France, on croise désormais rarement un touriste sans son smartphone à la main. Que ce soit le Vieux-Port, le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MUCEM) ou le quartier du Panier, tout doit être posté sur les réseaux sociaux. Les locaux peinent à comprendre cette pratique qui les irrite. Car certains lieux connus des seuls Marseillais par le passé se sont transformés en aimants à touristes.
Même problème à Milan où la Piazza del Duomo est devenue le théâtre d'un shooting photo quasi-permanent. Une version "améliorée", filtres Instagram à l'appui, de la majestueuse place de la cité italienne.
A Marseille comme ailleurs, les professionnels du tourisme ont compris qu'Instagram était devenu incontournable. Et ont mis en place des stratégies pour éviter la saturation de certaines destinations.
"En hiver, nous allons mettre en avant tous ces sites un peu sensibles parce qu'il y a peu de fréquentation", explique Loïc Chovelon, directeur général du Comité régional du tourisme de Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Par contre en été, en haute saison, nous essayons de ne pas du tout parler de ces sites."
L'ONG WWF propose cette année d'aller plus loin. Elle appelle à protéger les sites naturels de l'"instatourisme" grâce à une localisation fictive. En clair, au lieu d'afficher au-dessus de sa photo la géolocalisation proposée par Instagram, l'utilisateur peut choisir la mention "I protect nature". Et ainsi partager ses vacances de rêve tout en les préservant d'un buzz.
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