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L'arrivée de Megrahi en Libye devait être "discrète"

Megrahi avait été accueilli en héros sur le tarmac de Tripoli.
Megrahi avait été accueilli en héros sur le tarmac de Tripoli.
La Libye s'était engagée à ce que l'accueil d'Abdelbaset al-Megrahi, le Libyen condamné pour l'attentat de Lockerbie et libéré jeudi par l'Ecosse, soit "discret", a affirmé lundi le ministre écossais de la Justice, Kenny MacAskill.

"Des assurances avaient été données qu'un retour (de Megrahi,
ndlr) serait traité de manière discrète et sensible", a déclaré
Kenny MacAskill, en défendant devant le parlement écossais sa
décision de le libérer pour raisons de santé.



Le ministre a souligné avoir prévenu à l'avance les autorités
britanniques et américaines de sa décision, afin qu'elles puissent
obtenir des "assurances similaires". "C'est une source de profond
regret qu'Abdelbaset al-Megrahi ait été reçu de manière aussi
inappropriée", a-t-il ajouté. Avec cet accueil, la Libye "n'a
montré aucune compassion ou sensibilité à l'égard des familles des
270 victimes de Lockerbie", selon lui.

Un accueil "scandaleux"

Megrahi, 57 ans, atteint d'un cancer de la prostate en phase
terminale et qui n'aurait plus que trois mois à vivre, avait été
reçu triomphalement à Tripoli par des centaines de personnes,
agitant des drapeaux libyens et écossais.



Cette réception avait suscité les réactions indignées de la
Grande-Bretagne et des Etats-Unis, le président américain Barack
Obama le jugeant "tout à fait répréhensible". Un porte-parole de la
Maison Blanche avait auparavant évoqué un spectacle "scandaleux et
dégoûtant".



Kenny MacAskill a répété devant les députés écossais avoir pris
cette décision seul, sans céder aux pressions, et en respectant
scrupuleusement la loi écossaise qui autorise la libération de
prisonniers pour des raisons médicales. "Cela n'était pas basé sur
des considérations politiques, diplomatiques ou économiques",
a-t-il affirmé.



"C'était ma décision et uniquement ma décision. Je ne la regrette
pas." "Les Ecossais sont des gens fiers de leur humanité. Une
atrocité perpétrée ne peut pas et ne doit pas être l'occasion de
perdre de vue ce que nous sommes", a-t-il estimé.



afp/sbo

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Condamné à la prison à vie en 2001

Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi a été accueilli jeudi soir à Tripoli par des centaines de personnes agitant des drapeaux libyens et écossais, malgré l'appel du président américain Barack Obama à le recevoir dans la discrétion.

Il avait été condamné en 2001 à la prison à vie avec une peine de sûreté de 27 ans pour l'attentat contre un Boeing 747 de la compagnie américaine Pan Am, qui avait explosé le 21 décembre 1988 au-dessus de Lockerbie, une petite ville d'Ecosse, faisant 270 morts, en majorité des Américains.

Un livre pour "clamer son innocence"

Abdelbaset al-Megrahi, seul coupable reconnu de l'attentat de Lockerbie, va écrire un livre "pour clamer son innocence" et révéler de nouvelles informations sur l'explosion du vol 103 de la PanAm au-dessus de l'Ecosse en 1988, selon un quotidien britannique.

Selon The Times, al-Megrahi travaille à un livre qui évoquera sa vie en prison et dévoilera tout ce qu'il sait sur l'explosion du Boeing-747 au-dessus du village écossais, qui avait fait 270 morts.

"Il va écrire un livre pour clamer son innocence", a déclaré le représentant de la Libye en Ecosse, Abdulrahman Swessi, au Times qui l'a joint à Tripoli.

Selon le quotidien, les avocats d'al-Megrahi ont collecté des informations en vue d'un appel que le Libyen avait déposé devant la justice écossaise, finalement abandonné avec sa libération et son retour en Libye.

Le livre devrait servir de tribune à al-Megrahi pour affirmer qu'il a été victime d'un coup monté dans cette affaire.