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Libération d'al-Megrahi: la polémique enfle

Le secrétaire à la Justice écossais K.MacAskill a été désavoué.
Le secrétaire à la Justice écossais K.MacAskill a été désavoué.
Alors qu'Abdelbaset Ali al-Megrahi a été mis en soins intensifs mercredi, la Grande-Bretagne a reconnu qu'il ne voulait pas voir mourir le détenu en prison. De son côté, le Parlement écossais a désapprouvé la libération du Libyen par le gouvernement écossais.

"Il n'y a pas eu de conspiration, de camouflage, de double jeu
et d'accord sur le pétrole", a déclaré Gordon Brown lors d'une
conférence à Birmingham.



La remise en liberté d'Abdelbaset al-Megrahi était dans "les
intérêts nationaux du Royaume-Uni", a-t-il expliqué, citant les
décisions de Tripoli de mettre un terme à son programme d'armes de
destruction massive et de coopérer dans la lutte contre le
terrorisme".



"Ce sont ces questions et non le pétrole ou les intérêts
commerciaux (qui ont joué un rôle, ndlr)", a asséné le dirigeant
travailliste. La libération de Megrahi "n'a jamais eu aucun lien
avec autre chose", a-t-il affirmé. "Notre intérêt a toujours été de
renforcer la coalition contre le terrorisme international", a-t-il
souligné.



Quelques heures auparavant, le ministre des Affaires étrangères,
David Miliband, avait déjà démenti tout accord "pétrole contre
Megrahi". D.Miliband a en revanche admis que Londres "ne voulait
pas" qu'Abdelbaset al-Megrahi "meure en prison".

Le Parlement écossais désapprouve

Le Premier ministre G.Brown a
toutefois précisé que la libération de l'ancien agent libyen était
"du seul ressort" de l'Ecosse, indépendante de Londres en matière
de justice. Gordon Brown a estimé qu'il aurait été inopportun pour
le gouvernement britannique "d'intervenir".



De son côté, le gouvernement semi-autonome écossais a essuyé un
revers au cours d'un vote organisé mercredi après-midi au Parlement
d'Edimbourg, sur une motion appelant à soutenir la décision du
ministre de la Justice de libérer al-Megrahi. Le gouvernement
écossais avait demandé au Parlement de reconnaître la décision de
libérer al-Megrahi comme "conforme aux principes de la justice
écossaise". Mais, par 73 voix contre 50, les députés écossais ont
approuvé un amendement de l'opposition désavouant la décision du
secrétaire à la Justice Kenny MacAskill.

En soins intensifs

Abdelbaset Ali al-Megrahi, qui souffre d'un cancer de la
prostate en phase terminale, a été placé mercredi en unité de soins
intensifs dans un hôpital libyen suite à une dégradation de son
état de santé, ont annoncé des membres de sa famille. Le secrétaire
d'Etat libyen aux Affaires étrangères, Mohammed Siala, a affirmé
lundi qu'Al-Megrahi avait été hospitalisé et était "mourant".



La libération du Libyen pour raisons médicales par l'Ecosse en
août a provoqué une vive controverse, en particulier aux Etats-Unis
d'où sont originaires la majorité des 270 victimes. L'accueil
triomphal qu'il avait reçu à Tripoli avait jeté de l'huile sur le
feu.



Le Libyen avait été condamné en 2001 à la prison à vie pour
l'explosion d'un avion de la compagnie américaine Pan Am au-dessus
du village écossais de Lockerbie en 1988.



agences/bri

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L'opposition britannique se déchaîne

La libération de l'ancien agent libyen al-Megrahi enflamme l'opposition britannique. Le Parti conservateur accuse le gouvernement de Gordon Brown d'avoir joué "double jeu" dans ce dossier.

Son chef de file, David Cameron, a déclaré mercredi que l'ancien agent secret n'aurait jamais dû être libéré. Il a réclamé au micro de la BBC l'ouverture d'une enquête sur les conditions de la libération motivée par des raisons humanitaires mais que certains soupçonnent d'être liée à des accords commerciaux entre Londres et Tripoli.

Le gouvernement a commis selon lui "une erreur de jugement catastrophique" en accordant cette libération, qui a provoqué la colère de Washington et de nombreuses familles de victimes, d'autant plus que l'ancien agent a reçu un accueil triomphal à son retour à Tripoli.

"Nous sommes à présent dans une situation confuse où le gouvernement a contrarié l'un de nos plus importants alliés", a déclaré David Cameron, accusant le gouvernement d'avoir joué "double jeu" en disant "une chose aux Libyens et autre chose aux Américains".