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Pour conquérir l'Europe, Ursula von der Leyen promet un "green deal"

UE: Ursula Von der Leyen devant le Parlement européen pour se faire élire à la tête de la Commission.
UE: Ursula Von der Leyen devant le Parlement européen pour se faire élire à la tête de la Commission. / 12h45 / 2 min. / le 16 juillet 2019
L'Allemande Ursula von der Leyen, qui espère succéder ce mardi soir à Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, a promis aux eurodéputés de faire du climat l'une des grandes priorités de son mandat si elle est élue.

374 voix, soit le score qui correspond à la majorité absolue au Parlement européen, tel est l'objectif que doit atteindre Ursula Von der Leyen pour succéder, en novembre prochain, au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker pour un mandat de cinq ans.

Si elle est élue ce soir, l'actuelle ministre allemande de la défense, 60 ans, sera la première femme à prendre la tête de la Commission européenne. Mais sa victoire n'est pas assurée. Si le centre-droit du Parlement promet de la soutenir, la situation est bien plus floue à gauche. Le groupe socialiste est indécis et les Verts sont réticents. Pour l'emporter, elle doit encore glaner des voix de ce côté-là de l'hémicycle, promettre et convaincre.

Un "green deal" dans les 100 jours

Jusqu'ici, certains eurodéputés ont été frustrés par la façon dont elle a été désignée, le 2 juillet, par les dirigeants de l'UE, France et Allemagne en tête. Après un sommet de trois jours à Bruxelles riche en rebondissements, ils l'ont préférée aux candidats présentés par le Parlement européen.

>> Lire à ce sujet : L'Allemande Ursula von der Leyen présidera la Commission européenne

Mardi matin, devant l'hémicycle plein à craquer, Ursula von der Leyen a multiplié les engagements clefs pour tenter de convaincre les indécis: "Je présenterai la toute première loi européenne sur le climat, qui fixera l'objectif pour 2050", a-t-elle notamment déclaré. En cas d'élection, elle promet de faire du climat l'une des grandes priorités de son mandat, avec la présentation d'un "green deal" dans les 100 jours suivant son sacre.

Elle a également affirmé être "prête" à un nouveau report de la date de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, une déclaration accueillie par les huées des eurodéputés britanniques pro-Brexit.

Pas prophète en son pays

Bien qu'applaudie à la fin de son discours par l'ensemble des élus, l'élection de cette proche d'Angela Merkel reste incertaine. Le scrutin va se dérouler à bulletins secrets, ce qui autorise les députés à rompre avec les consignes de vote de leurs familles politiques. Ironie de l'histoire, dans le camp des sociaux-démocrates, ce sont justement les membres du SPD, compatriotes d'Ursula von der Leyen et partenaires de coalition du gouvernement Merkel, qui sont les plus virulents contre sa candidature.

>> Regarder son portrait brossé dans le 19h30 de la RTS le 3 juillet dernier :

L'Allemande Ursula von der Leyen, propulsée à la tête de la Commission européenne, est une politicienne controversée.
L'Allemande Ursula von der Leyen, propulsée à la tête de la Commission européenne, est une politicienne controversée. / 19h30 / 2 min. / le 3 juillet 2019

En cas d'échec ce mardi soir devant le Parlement, elle n'aura pas de seconde chance. Le Conseil européen aurait alors un mois pour présenter un nouveau candidat, qui serait soumis au vote du Parlement en septembre.

agences/mj/vic

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Son programme en détail

> Environnement
Réduction d'au moins 50% des émissions de CO2 de l'UE, voire de 55%, d'ici 2030. Faire de l'Europe "le premier continent neutre" en carbone en 2050, c'est à dire réduire au maximum les émissions de C02 et compenser le reste par des dispositifs de réabsorption.

> Social
Création d'un "instrument légal" pour que tous les travailleurs européens aient droit à un salaire minimum et d'une "garantie européenne" afin de s'assurer que tout enfant menacé de pauvreté ou d'exclusion sociale ait accès "aux droits les plus fondamentaux".

> Egalité des sexes
Mesures obligatoires de transparence des salaires et quotas pour l'équilibre entre les sexes dans les conseils d'administration des entreprises. Au sein de son équipe de commissaires, Ursula Von der Leyen veut avoir exactement le même nombre d'hommes que de femmes.

> Etat de droit
Nouveau mécanisme pour garantir le respect de l'Etat de droit dans les pays de l'UE, avec publication de rapports annuels sur tous les pays.

Soutien au projet de lier le versement de fonds européens avec le respect de l'Etat de droit, qui permettrait de couper le robinet des aides de l'UE en cas de dérive autoritaire de la part d'un régime qui ferait fi du droit, par exemple en menaçant l'indépendance de la justice. Des procédures sont actuellement en cours pour violation de l'Etat de droit contre la Pologne et la Hongrie.

> Immigration
Nouveau pacte pour la migration et l'asile qui permettrait notamment d'aider davantage les pays comme l'Italie ou la Grèce, géographiquement en première ligne pour les arrivées.

Accélération du renforcement de l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex en la dotant d'un effectif de 10'000 personnes dès 2024 au lieu de 2027.

> Politique étrangère
Introduction du vote à la majorité qualifiée - et non plus à l'unanimité - au sein du Conseil des Etats membres de l'UE pour les questions de politique étrangère, afin de permettre des prises de décision plus rapides.

> Démocratie
Création dès 2020 d'une "Conférence sur l'avenir de l'Europe", qui réunirait pendant deux ans des citoyens européens, des personnalités de la société civile et des institutions européennes pour faire des propositions de réformes de l'UE.

Droit d'initiative pour le Parlement européen. A l'heure actuelle, seule la Commission européenne peut proposer des textes législatifs.

> Brexit
Soutien au principe de nouveau report du Brexit si le Royaume Uni n'a pas quitté l'UE le 31 octobre 2019 comme prévu.