Les juges avaient relaxé le 9 juillet le patron du groupe de médias La Provence. Ils avaient estimé qu'"aucun élément du dossier" ne permettait d'affirmer que cet arbitrage, destiné à solder le litige de l'homme d'affaires avec le Crédit Lyonnais, ait fait l'objet de "manoeuvres frauduleuses" ou d'une quelconque "fraude".
Mais, pour le parquet, l'ancien ministre, qui subit à 76 ans une récidive de son double cancer de l'oesophage et de l'estomac, a "truqué" cet arbitrage. Lors du procès, le parquet avait notamment requis cinq ans de prison ferme contre Bernard Tapie, qui était jugé pour "escroquerie" et "détournement de fonds publics".
L'avocat de Bernard Tapie dénonce un "acharnement"
"Je ne crains en rien cet appel", a réagi Me Hervé Temime, avocat de Bernard Tapie, interrogé par l'AFP. "Je regrette que le parquet n'ait pas saisi l'occasion de s'incliner devant un jugement qui me paraît inattaquable, et prolonge encore une procédure totalement artificielle", a-t-il déclaré, dénonçant un "acharnement" à l'encontre de son client.
afp/ats/asch
L'"affaire Tapie"
En 2008, Bernard Tapie avait bénéficié de 403 millions d'euros, dont 45 millions au titre du seul préjudice moral, en réparation d'une "faute" du Crédit Lyonnais lors de la revente de l'équipementier sportif Adidas.
Cette sentence rendue par un tribunal arbitral privé avait été définitivement annulée en 2015 au civil pour "fraude" et l'ex-patron de l'Olympique de Marseille a été condamné à restituer les millions perçus. Lui a toujours nié avoir "volé le contribuable".