"C'est de toute évidence le plus grand meeting d'opposition de ces dernières années", a affirmé l'opposant au Kremlin et blogueur anticorruption Alexeï Navalny, présent sur place avec ses alliés. Selon l'ONG White Counter, au moins 22'500 personnes se sont réunies lors de ce rassemblement autorisé.
"La Russie sera libre!", scandaient les manifestants encadrés par la police sur une large avenue du centre-ville, dont certains brandissaient des affiches "Non à Poutine!" et "J'ai le droit de voter", ainsi que des drapeaux russes.
Lors d'un discours devant la foule, Alexeï Navalny, 43 ans, a appelé les autorités à enregistrer tous les candidats avant samedi prochain. Dans le cas contraire, il a promis une nouvelle manifestation d'ampleur devant la mairie.
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Egalement écarté du scrutin, l'opposant Dmitri Goudkov a accusé les autorités de voler les voix des électeurs mais également leur futur. "Nous avons vécu depuis 20 ans dans un pays occupé", a soutenu cet ancien député.
Opposition exclue
Au terme d'une procédure de vérification, la Commission électorale de Moscou a exclu mercredi du scrutin 57 candidats, dont la quasi-totalité des opposants indépendants. Elle leur reprochait des vices de forme ou des irrégularités que les candidats dénoncent comme fabriqués de toutes pièces.
Selon la loi, les candidats indépendants étaient censés rassembler les signatures d'au moins 3% de leurs électeurs potentiels dans chacun des 45 districts de Moscou, soit entre environ 4500 et 5000 personnes, pour avoir le droit de concourir. Mais des candidats d'opposition parvenus à remplir ces exigences se sont indignés contre une procédure de vérification opaque qui les a disqualifiés.
Privée de participation à des scrutins plus importants comme la présidentielle, l'opposition s'est fortement mobilisée pour ces élections à Moscou, espérant obtenir ainsi son mot à dire dans la gestion du budget faramineux de la capitale russe.
Mécontentement croissant
Dans un contexte de baisse des revenus et de stagnation économique, l'opposition entend aussi miser sur le mécontentement grandissant des Russes.
Ces derniers mois, plusieurs candidats du pouvoir ont été désavoués lors d'élections régionales au profit des communistes et nationalistes, tandis que le parti au pouvoir, Russie Unie, enregistre ses plus faibles scores depuis une dizaine d'années.
ats/sjaq