"Comme objectif à moyen terme, nous visons une réduction de 25%
d'ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990, en nous basant sur les
demandes scientifiques dans l'espoir d'arrêter le réchauffement
climatique", a déclaré Yukio Hatoyama, futur Premier ministre
japonais et Président du Parti Démocrate du Japon, lors d'un forum
sur le changement climatique à Tokyo. "C'est une promesse politique
sur laquelle nous nous étions engagés dans notre manifeste
électoral", a-t-il rappelé.
Un objectif ambitieux
Ce nouveau chiffre est plus ambitieux que la réduction de 8%
fixée en juin par le Premier ministre conservateur sortant, Taro
Aso, pour la même période de référence. Contrairement à cet ancien
objectif, les 25% incluent toutefois les réductions obtenues via
les marchés carbone et les programmes de reforestation.
Le Japon défendra cet objectif de 25% lors des négociations
amenant au sommet de Copenhague de décembre. Sous l'égide de l'ONU,
ce sommet devra trouver un accord international pour succéder au
protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de
serre (GES) considérées comme largement responsables du changement
climatique.
Entraîner les autres pays
Yukio Hatoyama a toutefois averti que le Japon ne voulait pas
avancer seul sur ce sujet. "Un accord enthousiaste avec la
participation de tous les grands pays est une condition nécessaire
à notre promesse devant la communauté internationale", a-t-il
souligné. Deuxième économie mondiale, l'archipel n'est que le
cinquième émetteur de gaz à effet de serre, derrière la Chine, les
Etats-Unis, l'Inde et la Russie.
Le futur Premier ministre japonais a annoncé en outre qu'il
lancerait rapidement "une initiative +Hatoyama+" pour aider les
pays en développement à réduire leurs émissions. "Nous pensons que
les pays en développement doivent aussi faire un effort pour
réduire leur GES, car le changement climatique est un problème
planétaire. Les pays développés doivent fournir un soutien
financier et technique aux pays en développement qui essaient de
réduire leurs émissions", a-t-il expliqué.
afp/ato
L'annonce de Tokyo saluée par l'ONU
Le plus haut responsable climat de l'ONU, Yvo de Boer, a salué cet objectif de 25% de réduction d'émission de gaz à effet de serre fixé par le Japon.
Cette volonté "louable", a-t-il estimé lors d'un forum sur le sujet organisé à Tokyo.
"Avec un tel dessein, le Japon va endosser le rôle moteur que les pays industrialisés ont accepté de prendre dans la limitation du changement climatique". Il a ajouté que des "objectifs ambitieux" comme celui-ci étaient nécessaires pour "construire le chemin vers un avenir vert et peu polluant".
Les objectifs de l'UE et des USA
L'Union européenne a promis de réduire ses émissions de 20% sur la période 1990-2020, et de 30% en cas d'accord international.
Aux Etats-Unis, la Chambre des représentants a adopté un projet de loi prévoyant une réduction de 17% en 2020, mais par rapport à 2005. Le projet doit encore passer au Sénat.
La question de l'aide financière apportée par les pays riches aux pays pauvres pour réduire les émissions de CO2 constitue un désaccord de taille dans les négociations en vue de Copenhague. Ivo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques, a évoqué à ce propos "une profonde défiance entre les pays développés et en développement".
"L'essentiel de ce manque de confiance vient du fait que les pays industrialisés appellent les grands pays émergents à s'engager, alors qu'eux-mêmes n'ont pas respecté leurs promesses financières et de réduction des GES", a-t-il souligné.