Selon "Le Parisien", un cadre informatique de la HSBC Private
Bank de Genève, un franco-italien de 38 ans dont le nom n'a pas été
révélé, a volé une partie de la liste des 3000 personnes
soupçonnées d'évasion fiscale en France avant de la confier au
fisc.
"Cette source en est une", a déclaré Eric Woerth sur la chaîne
France 2. "Il n'a pas été rémunéré", a-t-il aussitôt assuré. Le
ministère du Budget avait ouvert en avril un guichet pour permettre
aux détenteurs d'avoirs clandestins à l'étranger de négocier des
pénalités avantageuses en vue de leur rapatriement.
"On est en cours de traitement de
1400 dossiers (...) et puis cela va permettre de faire rentrer 500
millions d'euros d'impôts supplémentaires", a affirmé mercredi Eric
Woerth, tout en espérant que ces chiffres "progresseront" encore
d'ici la fin de l'année.
De son côté, HSBC (Suisse) a confirmé le vol mercredi dans un
communiqué. Elle a indiqué avoir porté plainte auprès du Ministère
public de la Confédération. Les données volées concerneraient "près
de dix clients".
Entre fin 2006 et début 2007
La succursale sise à Genève, dirigée depuis début 2008 par
l'ancien patron de la Banque cantonale vaudoise (BCV) Alexandre
Zeller, a précisé que le vol a eu lieu entre fin 2006 et début
2007. Après une période de surveillance en 2008, l'employé impliqué
a été interrogé par un procureur, a ajouté la filiale suisse du
géant bancaire britannique.
Interrogé par l'ATS, le Département fédéral des finances (DFF) ne
souhaitait mercredi pas s'exprimer, "la question étant du ressort
du Ministère public de la Confédération".
agences/lan
Une liste mystérieuse dévoilée en août
Le ministre français du Budget Eric Woerth avait dévoilé fin août que ses services étaient en possession d'une liste de 3000 contribuables français détenant des comptes dans trois banques en Suisse pour un montant de trois milliards d'euros.
Il les avait alors invités à se faire connaître d'un guichet spécial, ouvert jusqu'à la fin de l'année et destiné à permettre aux évadés fiscaux de rapatrier leurs avoirs, moyennant des pénalités plus douces.
Une affaire qui en rappelle une autre
Cette affaire rappelle celle d'une vaste fraude fiscale au Liechtenstein où un employé de la banque LGT avait subtilisé des milliers de données concernant des contribuables étrangers et dont il avait vendu les noms aux autorités allemandes.
Elle survient également après les démêlés judiciaires entre la première banque helvétique UBS, qui a été forcée de livrer aux autorités américaines les noms de quelques 4450 contribuables accusés d'avoir fraudé le fisc.