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Investi Premier ministre britannique, Boris Johnson redistribue les cartes

Une journée entre Buckingham Palace et le 10 Downing Street pour le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson
Une journée entre Buckingham Palace et le 10 Downing Street pour le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson / Forum / 2 min. / le 24 juillet 2019
A peine investi au poste de Premier ministre, Boris Johnson forme son cabinet. Aux Affaires étrangères, il a nommé Dominic Raab, un eurosceptique issu de la nouvelle garde des conservateurs britanniques.

Dominic Raab, 45 ans, avait démissionné l'an dernier du gouvernement de Theresa May pour marquer son opposition à sa stratégie sur le Brexit qu'il jugeait trop conciliante avec l'Union européenne. Il remplace Jeremy Hunt, rival malheureux de Boris Johnson pour remplacer Theresa May, contraint au départ.

Autre ministère important rapidement repourvu, celui des Finances. Sajid Javid y a été nommé mercredi en remplacement de Philip Hammond, un des nombreux ministres qui a démissionné mercredi pour exprimer son opposition à la politique du nouveau Premier ministre.

Avant même qu'il n'arrive à Downing Street, plusieurs ministres ont claqué la porte: le vice-Premier ministre David Lidington, le ministre des Finances Philip Hammond, celui de la Justice David Gauke et celui du Développement international Rory Stewart, tous opposés à une sortie sans accord de l'Union européenne, un scénario auquel est prêt Boris Johnson.

>> Lire aussi : Le ministre britannique des Finances ne restera pas avec Boris Johnson

La "priorité immédiate" de Boris Johnson sera d'accomplir le Brexit, a déclaré Theresa May, dans sa dernière allocution, prononcée devant la porte noire mondialement connue du 10 Downing Street. L'ex-Première ministre s'est ensuite rendue au palais de Buckingham où elle a présenté sa démission à la reine Elizabeth II.

"Bonne chance"

La Première ministre sortante a souhaité "bonne chance" à son successeur à qui elle laisse un pays toujours profondément divisé, trois ans après le référendum de juin 2016 qui a vu les Britanniques voter à 52% pour le Brexit. Après que Theresa May, 62 ans, a remis sa démission, ce fut au tour de Boris Johnson, 55 ans, d'arriver au palais de Buckingham.

Des militants écologistes de l'organisation Greenpeace se sont mis sur son chemin, formant une chaîne humaine. Ils ont bloqué brièvement sa voiture. L'ancien maire de Londres a finalement été reçu par Sa Majesté qui a fait de lui son 14e chef de gouvernement. "Boris Johnson a accepté l'offre et a embrassé la main de la reine", a écrit le palais dans un communiqué.

Premier discours sans concession

Dans son premier discours dans sa nouvelle fonction, Boris Johnson a déclaré devant le 10 Downing Street que si cela devait se faire au prix d'une sortie sans accord, son pays serait prêt (au Brexit).

"Il est vital que nous nous préparions à la possibilité lointaine que Bruxelles refuse de négocier davantage et que nous soyons forcés de sortir sans accord, pas parce que nous voulons ce résultat mais parce que c'est le bon sens de nous préparer", a ajouté celui qui a été l'un des principaux instigateurs du vote pour le Brexit lors du référendum de juin 2016.

Trois ans après, "les Britanniques en ont assez d'attendre", a martelé Boris Johnson, "il est temps d'agir". Il s'est également dit "persuadé" qu'un accord pouvait être atteint sans contrôle à la frontière irlandaise et sans "le filet de sécurité anti-démocratique".

Le "filet de sécurité" (ou "backstop") est un dispositif de l'accord de divorce conclu par Theresa May avec Bruxelles mais rejeté trois fois par les députés britanniques. Il permet d'éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la province britannique d'Irlande du Nord et sa voisine la République d'Irlande après le Brexit.

ats/jfe

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Pas que le Brexit

Avant la prise de fonctions de Boris Johnson, la Bourse de Londres était en léger recul. "Les questions-clés portent sur qui va être nommé au gouvernement et comment il va se comporter avec l'UE dans les prochains jours. Beaucoup de choses ont été intégrées par le marché, mais un vrai Brexit sans accord ne l'est pas", estime Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

Outre le Brexit, Boris Johnson aura pour mission d'apaiser les craintes liées à l'escalade des tensions dans le Golfe, après l'arraisonnement vendredi par l'Iran d'un pétrolier battant pavillon britannique dans le détroit stratégique d'Ormuz.