Attendue depuis des années par les associations d'homosexuels, l'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires est désormais sur les rails. En 32 articles, ce projet de loi décline nombre de mesures strictement médicales, qui touchent à la recherche sur l'embryon ou aux tests génétiques.
La PMA pour toutes figure dans un projet de loi plus large sur la bioéthique. Mais c’est bien la mesure phare qui clive déjà les esprits. L’aile gauche des "marcheurs était impatiente". Et l’opinion est très nettement favorable à une libéralisation: autour de 60% des Français selon les sondages. L'examen du texte par l'Assemblée nationale débutera le 24 septembre, avant celui au Sénat en janvier.
Les dérives inquiètent
A droite, certains agitent déjà le spectre du transhumanisme, mouvement qui prône l'usage de la science pour améliorer, voire dépasser, les compétences humaines.
Quelque 2000 femmes seront concernées chaque année. Des célibataires ou des lesbiennes qui se rendaient jusque-là en Belgique ou en Espagne pour se faire inséminer. Pour elles comme c’était déjà le cas pour les femmes hétérosexuelles infertiles, la PMA sera désormais remboursée par la sécurité sociale.
Mais d’ici là, les plus conservateurs pourraient faire entendre leur voix. Comme la fameuse "Manif' pour tous", qui s’était illustrée sous François Hollande. une vingtaine d'associations opposées à l'extension de la PMA ont annoncé une manifestation de protestation le 6 octobre à Paris. Le mot d'ordre : "liberté, égalité, paternité".
ani avec agences
La PMA en France en bref
Selon le ministère français de la Santé, il y a environ 150'000 tentatives de PMA par an, avec tiers donneur ou non (la plupart des couples hétérosexuels font des PMA avec leurs propres gamètes). Ces tentatives donnent lieu à 25'000 naissances chaque année (sur un total de 800'000), parmi lesquelles environ un millier est issu d'un tiers donneur.
Le projet de loi établit un dispositif de filiation pour les enfants nés d'une PMA dans un couple de lesbiennes.
Le dispositif envisagé révolutionne en outre le don de sperme tel qu'il est pratiqué en France depuis les années 70, avec l'anonymat total comme clé de voûte. Pour donner son sperme, un homme devra désormais obligatoirement accepter que l'enfant né de ce don puisse, une fois majeur, connaître son identité s'il le souhaite.