Tout en soulignant préférer quitter l'UE avec un accord de Brexit, le dirigeant conservateur a annoncé devant les députés qu'il avait demandé jeudi à Michael Gove, chancelier du duché de Lancastre (une fonction prestigieuse au sein du gouvernement), de faire des préparatifs pour un "no deal" sa "priorité absolue".
"L'accord de retrait a été rejeté trois fois (...) Ses termes sont inacceptables pour ce Parlement et ce pays", a assuré celui qui a pris ses fonctions mercredi. "Le ministre des Finances a confirmé que tous les fonds nécessaires seront mis à disposition" pour gérer une sortie sans accord, a-t-il ajouté.
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Boris Johnson réclame notamment "l'abolition du filet de sécurité" irlandais. Cette solution, dite de dernier recours, est destinée à éviter le retour de contrôles à la frontière entre la province britannique d'Irlande du Nord et sa voisine la République d'Irlande après le Brexit.
L'UE priée de "revoir" son opposition
"Nous sommes prêts à négocier, en toute bonne foi, une alternative" à l'accord conclu en novembre dernier, après 17 mois de négociations, a dit le chef du gouvernement qui a répété vouloir quitter l'UE d'ici le 31 octobre.
"Il y a d'autres arrangements possibles", a-t-il continué, appelant l'UE à "revoir" son opposition à rouvrir les négociations sur l'accord de divorce. Boris Johnson a précisé par ailleurs qu'il ne nommerait pas de nouveau commissaire européen.
afp/oang
"Inacceptable" pour Bruxelles
"Inacceptable", a rétorqué le négociateur de l'UE Michel Barnier, usant ostensiblement du même vocabulaire que Boris Johnson. Une "absence d'accord ne sera jamais le choix de l'UE mais nous devons tous être prêts pour tous les scénarios", a-t-il ajouté.
Les dirigeants de l'UE ont toujours répété qu'ils ne rouvriraient pas l'accord de divorce conclu en novembre avec Theresa May, contrainte à la démission après le rejet de ce texte par les députés britanniques. Ils se montrent en revanche ouverts à modifier la déclaration politique jointe à l'accord de retrait, qui jette les bases de la future relation entre le Royaume-Uni et l'UE après le Brexit.
L'accord est "le meilleur et le seul possible", lui a redit jeudi au téléphone le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker au cours de leur premier entretien. Les deux dirigeants ont échangés leurs numéros de portable et sont convenus de rester en contact, a expliqué sa porte-parole.