Le ministère de la Justice a adopté un nouveau protocole d'injection létale et programmé cinq exécutions qui auront lieu dans un pénitencier fédéral de Terre Haute dans l'Indiana (nord) en décembre 2019 et janvier 2020.
Elles concerneront cinq hommes condamnés par des jurys fédéraux pour avoir tué, et parfois torturé et violé, des enfants ou des personnes âgées, et qui ont épuisé tous les recours légaux, selon les autorités.
"Nous devons, pour les victimes et leurs familles, appliquer les peines déclarées par notre système judiciaire", a justifié le ministre de la Justice Bill Barr, cité dans un communiqué.
Abolie dans 21 Etats
De fait, 21 Etats américains ont aboli la peine de mort et quatre ont prononcé un moratoire sur les exécutions.
Sur les 25 Etats où elle reste légale, plusieurs ne l'appliquent pas dans les faits en raison de difficultés d'approvisionnement en substances létales et d'interrogations sur la légalité de ces produits.
Les exécutions se concentrent principalement dans le sud du pays. Sur les 25 condamnés exécutés aux Etats-Unis en 2018, 13 l'ont été au Texas.
Peine rarement prononcée
Au niveau fédéral, depuis la levée d'un moratoire en 1988, seuls trois condamnés à mort ont été exécutés, dont le dernier en 2003. Les tribunaux fédéraux prononcent rarement des peines capitales et seule une soixantaine de personnes se trouvent dans les couloirs de la mort de pénitenciers fédéraux, selon le Centre d'information sur la peine de mort (DPIC).
Le président républicain Donald Trump, qui brigue sa réélection en 2020, réclame régulièrement un usage renforcé de la peine capitale, notamment pour les tueurs de policiers, les islamistes ou pour lutter contre le trafic de drogue. Il l'avait également réclamée après la tuerie dans une synagogue de Pittsburgh en octobre 2018 (11 morts).
L'application de la peine de mort recule depuis une dizaine d'années aux Etats-Unis principalement en raison des interrogations sur la légalité des injections létales, accusées de causer trop de souffrance, et sur la disponibilité des produits. Les grands laboratoires pharmaceutiques, soucieux de ne pas associer leur nom à la peine de mort, refusent de livrer les substances.
ats/jfe
Meurtres jugés au niveau des Etats
La plupart des meurtres sont jugés au niveau des Etats mais des tribunaux fédéraux peuvent être saisis des cas les plus graves (attentats, crimes racistes, meurtre d'un témoin...) ou dépassant les frontières des Etats.
Les tribunaux fédéraux prononcent donc rarement des peines capitales et seules 62 personnes se trouvent dans les couloirs de la mort de pénitenciers fédéraux, contre plus de 2600 dans les prisons des Etats, selon le Centre d'information sur la peine de mort (DPIC).