"Il y a certainement une retenue", a expliqué Laurent Kaiser dans le 19h30, évoquant les pratiques de vaccination. Selon le chef du service des maladies infectieuses des HUG, il n'y a pas de large campagne en République démocratique du Congo (RDC): "on vaccine de manière ciblée autour des cas identifiés". Le vaccin avait fait ses preuves dès 2015, lors de la précédente épidémie qui avait fait près de 11'300 victimes en Afrique de l’Ouest entre 2013 et 2016.
La formule est complexe à fabriquer et s’y ajoutent des conditions exigeantes de transport sur les lieux de soins, ajoute Laurent Kaiser. Le scientifique souligne également la difficulté de mise en oeuvre de mesures sanitaires en RDC, aux prises avec d’autres maladies comme la malaria ou la rougeole, des conflits armés et des infrastructures insuffisantes.
Trois régions touchées
Pour l’heure, l’épidémie est limitée à trois régions proches situées au nord de la ville frontière de Goma. Des contrôles sont effectués pour dépister au plus vite tout cas d’infection qui y surviendrait. Le risque d'une étendue de l'épidémie serait alors sévère et constituerait pour l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) une étape d'alerte plus élevée.
L'épidémie d’Ebola en RDC a causé la mort de 1649 personnes depuis août 2018, selon le bulletin des autorités publié lundi. L'OMS l'a élevée au rang "d'urgence de santé publique de portée internationale", un statut réservé aux épidémies les plus graves.
La Banque mondiale a annoncé mercredi l'octroi d'une aide plafonnée à 300 millions de dollars pour lutter contre la maladie "qui détruit des vies et les moyens de subsistance en RDC" a déclaré la directrice générale de l'institution financière.
Pascal Jeannerat/jfe
Musulmans congolais privés de Mecque
Les musulmans vivant en République démocratique du Congo seront privés de visa d'entrée en Arabie saoudite pour participer au pèlerinage à la Mecque en raison de l'épidémie Ebola, qui sévit depuis un an dans l'est du pays, a-t-on appris jeudi auprès de la communauté islamique.
Dans une lettre, le ministre des affaires religieuses a expliqué qu'il ne peut prendre de risque de contamination de plusieurs millions de personnes qui effectueront le déplacement à la Mecque et retourneront ensuite dans leurs pays respectifs.