Actuellement, l'Arctique se réchauffe deux fois plus vite que la
planète dans son ensemble, constate Martin Sommerkorn, conseiller
du Fonds mondial pour la nature (WWF) pour le changement
climatique.
Pour les experts réunis par le WWF, les observations faites dans
l'Arctique montrent que le réchauffement de la planète est plus
grave que prévu, y compris par rapport aux prévisions faites l'an
dernier par le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat
(GIEC).
Un bouleversement inéluctable ?
L'organisation écologique insiste dans son communiqué sur le fait que
l'Arctique joue un rôle fondamental dans la régulation du climat.
Si les glaces du pôle Nord fondent dans les proportions attendues,
cela aura un impact sur les courants océaniques du monde
entier.
Les modèles de températures et de précipitations en Europe
continentale et en Amérique du Nord seront bouleversés. Avec pour
conséquences, des effets dévastateurs dans les domaines de la
faune, de la flore, de l'agriculture et de l'approvisionnement en
eau.
De la prise de conscience aux actes ?
"Nous ne pouvons briser cette spirale infernale [...] qu'en
réduisant fortement les émissions de gaz à effet de serre et en
réussissant à maintenir le réchauffement global en-dessous de 2°C",
précise Patrick Hofstetter, responsable de la politique climatique
au WWF Suisse. Et de conclure: "Pour cela, il faut que les pays
industrialisés réduisent d'au moins 40% leurs émissions de CO2
d'ici à 2020 - en Suisse aussi."
C'est justement sur cette question que les chefs d'Etat et de
gouvernement devront trouver un terrain d'entente en décembre à
Copenhague. L'accord doit succéder au Protocole de Kyoto dès
2013.
Il doit permettre de réduire la progression des émissions de gaz à
effet de serre qui risquent de conduire à un réchauffement global
pouvant aller jusqu'à 6,4°C à la fin du siècle, selon les
prévisions du GIEC.
agences/os
Ban Ki-moon visite l'"Arche de Noé verte"
De passage sur le continent Arctique, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a visité mercredi un centre de dépôt de semences abritant des graines végétales pour se prémunir contre les coups portés à la biodiversité.
"Le monde doit aujourd'hui faire face à de nombreux défis effroyables, l'un des principaux étant de nourrir une population en expansion dans le contexte du changement climatique", a déclaré M. Ban à son retour de cette "Arche de Noé verte" située dans l'archipel du Svalbard (Spitzberg), à quelque 1'200 km du pôle Nord.
"Les graines stockées ici au Svalbard nous y aideront. Une production durable de nourriture n'est pas possible ici dans cet environnement arctique glacial, mais tout commence par la conservation de la diversité des graines", a-t-il ajouté. Enfouie dans une montagne de Longyearbyen, chef-lieu du Svalbard, la réserve de semences peut accueillir jusqu'à 4,5 millions d'échantillons, soit deux fois plus que le nombre de variétés existant dans le monde.
Selon le gouvernement norvégien, environ 400'000 types de graines ont déjà été déposés depuis l'inauguration de l'édifice en février 2008. Le but est de sauvegarder la biodiversité en cas de changement climatique, de guerre ou de catastrophe naturelle.
Le secrétaire général de l'ONU est en visite dans l'Arctique afin de voir de ses propres yeux l'impact du réchauffement climatique avant un sommet majeur sur le climat en décembre à Copenhague. Ban Ki-moon s'est dit "extrêmement alarmé et surpris" du rythme de la fonte des glaces, après s'être rendu sur la banquise.