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Matteo Salvini bloque 135 migrants sur un navire des gardes-côtes italiens

Migrants en Méditerranée: Naufrage le plus meurtrier depuis le début de cette année selon l'ONU.
Migrants en Méditerranée: Naufrage le plus meurtrier depuis le début de cette année selon l'ONU. / 19h30 / 1 min. / le 26 juillet 2019
Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, exige une nouvelle fois un accord de répartition européen avant de laisser débarquer 135 migrants secourus jeudi soir et désormais bloqués sur un navire des garde-côtes italiens, le Gregoretti.

"Je ne donnerai aucune autorisation de débarquer avant d'avoir reçu l'engagement de l'Europe d'accueillir tous les migrants à bord. Voyons s'ils passent des paroles aux actes. Moi je ne cède pas", a déclaré vendredi Matteo Salvini.

Accord européen

Lundi, le président français Emmanuel Macron avait annoncé un accord entre 14 pays européens pour mettre en oeuvre un "mécanisme de solidarité" pour répartir les migrants secourus en Méditerranée.

Ces déclarations avaient provoqué la colère de Matteo Salvini, parce que Emmanuel Macron avait précisé qu'il faudrait toujours que les migrants débarquent d'abord en Italie.

Les migrants du Gregoretti se trouvaient à bord de deux embarcations de fortune, signalée par des pêcheurs tunisiens pour la première et par des pêcheurs italiens pour la seconde, le jour où plus de 110 autres migrants ont disparu dans un naufrage au large de la Libye.

Pêcheurs à la rescousse

Les pêcheurs italiens ont raconté être restés 24 heures auprès de l'embarcation qu'ils avaient repérée dans la nuit de mercredi à jeudi à 50 milles nautiques de Malte, pour porter assistance et rassurer la cinquantaine de migrants à bord dans l'attente des secours.

"Nous leur avons donné de l'eau, des crackers (...). Nous sommes restés en contact permanent avec les garde-côtes (italiens), mais Malte n'a jamais répondu", a expliqué à la presse Carlo Giarratano, capitaine du bateau de pêche, à son retour jeudi matin au port de Sciacca, dans l'ouest de la Sicile.

Finalement, une vedette des garde-côtes italiens est arrivée de l'île de Lampedusa pour les secourir et les transférer sur le Gregoretti, où ils ont rejoint les autres migrants secourus dans la soirée.

Voir aussi l'interview de Carline Abu Sa'da dans le 19h30:

Caroline Abu Sa'da "Le plus urgent est de remettre en place des moyens de sauvetage et d'arrêter le renvoi de ces gens."
Caroline Abu Sa'da "Le plus urgent est de remettre en place des moyens de sauvetage et d'arrêter le renvoi de ces gens." / 19h30 / 2 min. / le 26 juillet 2019

afp/jfe

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Plusieurs sauvetages

Mercredi, la police et les garde-côtes italiens avaient secouru 77 personnes, des femmes et des mineurs pour plus de moitié, qui étaient partis de Libye trois jours plus tôt et ont tous été conduits à Lampedusa.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, deux barques sont arrivées de Tunisie avec un total de 34 personnes à bord, dont une douzaine d'enfants.

Jeudi, la marine maltaise a pour sa part secouru et conduit à La Valette 76 migrants retrouvés sur une embarcation qui prenait l'eau. Et vendredi, le plus petit pays de l'UE a encore accueilli 67 autres migrants retrouvés sur une embarcation en détresse.

Tous ces départs ont eu lieu en l'absence de navires d'ONG : beaucoup sont encore retenus par des enquêtes judiciaires ou administratives. L'Alan Kurdi de l'ONG allemande Sea-Eye est reparti jeudi de Majorque, l'Open Arms de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms est en escale à Syracuse et l'Ocean Viking, le nouveau navire de SOS Méditerranée, s'approchait vendredi du détroit de Gibraltar.

62 corps repêchés au large de la Libye

Les secours libyens ont annoncé vendredi avoir repêché les corps de 62 migrants après le naufrage la veille de leur embarcation au large de Khoms, ville située à 120 km à l'ouest de Tripoli.

Quelque 145 personnes ont été secourues après le naufrage jeudi, et 110 sont portées disparues, selon l'Organisation internationale des migrations (OIM).

Ces chiffres demeurent cependant incertains: la marine libyenne a évoqué pour sa part 134 rescapés et 115 disparus, tandis que Médecins Sans Frontières (MSF) en Libye a estimé, selon les récits recueillis auprès des survivants, que près de 400 personnes se trouvaient à bord du bateau.