Les cigarettes électroniques sont "incontestablement nocives", dit l'OMS
Les e-cigarettes sont "incontestablement nocives" et devront être régulées, selon un rapport présenté à Rio de Janeiro par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le texte déconseille aussi ces dispositifs à ceux qui veulent arrêter de fumer.
Le vapotage consiste à inhaler des vapeurs créées par le chauffage à haute température d'un liquide à l'intérieur de la cigarette électronique. La plupart du temps, ces liquides contiennent de la nicotine. Leur popularité grandissante depuis leur apparition sur le marché, au milieu des années 2000, surtout auprès des jeunes, inquiète les législateurs et autorités sanitaires du monde entier. Ces derniers craignent que le vapotage ne conduise les jeunes à fumer du tabac.
Bien que ces dispositifs exposent l'utilisateur à moins de substances toxiques que les cigarettes combustibles, elles présentent aussi des "risques pour la santé", assure le rapport de l'OMS, qui évalue les résultats des mesures gouvernementales (MPOWER) préconisées par la convention-cadre de l'institution pour endiguer l'épidémie (CMCT).
Les six stratégies pour décourager l'usage du tabac sont les suivantes: contrôles de la consommation de ces produits et politiques de prévention, protection du public contre la fumée, aides pour cesser de fumer, mises en garde contre les dangers du tabac, faire respecter des interdictions de publicités, promotion ou sponsorisation, et enfin augmentation des taxes.
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Pas efficace pour arrêter de fumer
"Bien que le niveau de risque associé aux SEAN (système électronique d'administration de nicotine) n'a pas été mesuré de manière concluante, les SEAN sont incontestablement nocifs et devront donc être régulés", indique l'OMS.
Elle souligne également qu'il n'y a pas assez de preuves que les e-cigarettes soient efficaces pour arrêter de fumer."Dans la plupart des pays où elles sont disponibles, les utilisateurs (d'e-cigarettes) continuent en général de fumer des cigarettes combustibles en même temps, ce qui présente très peu, voire aucun impact positif" sur la réduction des risques sanitaires, selon le rapport présenté au Museu do Amanha (Musée de Demain).
L'OMS met aussi en garde contre la "menace actuelle et réelle" que représente la désinformation véhiculée par l'industrie du tabac sur les vapoteuses.
>> Le débat de Forum sur le commerce du tabac en Suisse :
ats/jfe
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"Pour les fumeurs, nous continuerons à appliquer le principe de prévention"
Malgré le cri d’alarme de l’OMS, le professeur Jacques Cornuz, directeur d’Unisanté à Lausanne, recommande toujours le vapotage à ses patients adultes qui veulent arrêter de fumer. "Nous continuerons à appliquer le principe de prévention pour les fumeurs qui ont fumé la cigarette standard depuis 10, 20, 30 ou 40 ans", a-t-il expliqué dans le 19h30. "S’il n’arrivent pas à arrêter de fumer par un autre moyen ou s’ils ne le veulent pas, nous allons continuer à leur dire d’essayer la vaporette".
Il précise néanmoins que pour les jeunes, qui risquent de devenir des vapoteurs chroniques, il applique cette fois le principe de précaution. "Chez les jeunes, on doit être sans ambigüité par rapport au risque de devenir dépendant à cette substance addictogène qu’est la nicotine".
>> Ecouter son interview dans le 19h30 de la RTS: