La foule s'est massée dès le matin le long du trajet que devait emprunter le cortège funéraire, soit une vingtaine de kilomètres entre le palais présidentiel de Carthage et le cimetière du Djellaz, dans le sud de Tunis. Décédé jeudi à l'âge de 92 ans, le président sera enterré aux côtés des membres de sa famille.
"Je suis venue pour rendre hommage à son action en faveur des femmes", a souligné Farah, une architecte quadragénaire patientant au pied d'une statue de Habib Bourguiba, père de l'indépendance tunisienne et mentor de Béji Caïd Essebsi.
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Une cérémonie officielle retransmise en direct a réuni ses proches, de hauts responsables tunisiens et plusieurs chefs d'Etat étrangers, dont le président français Emmanuel Macron, le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le Premier ministre libyen Fayez El Sarraj ou le président algérien par intérim Abdelkader Bensalah. Côté suisse, c'est la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga qui a représenté le gouvernement à ces obsèques.
"C'était un Homme d'Etat par excellence", a déclaré de son côté le président tunisien par intérim, Mohammed Ennaceur, 85 ans. "Architecte du consensus national" entre le parti Ennahdha et les anti-islamistes, il était "soucieux de réussir la transition démocratique, et avait réussi à créer un équilibre politique positif".
"Dans des temps difficiles où l'obscurantisme menaçait (...), il a fait partie de ceux qui ont tenu avec courage pour une Tunisie éclairée, ouverte, tolérante, attachée aux valeurs universelles", a réagi le président français Emmanuel Macron.
Présidentielle prévue dès la mi-septembre
Essebsi, bien qu'ayant exercé aussi bien sous l'ère Bourguiba que sous l'ère Ben Ali, a paradoxalement été un acteur crucial dans la stabilisation de la démocratie tunisienne après la révolution de 2011. Mais il laisse derrière lui d'importants dossiers inachevés, et notamment la consolidation des institutions garantes de cette démocratie.
L'instance chargée d'organiser des élections a annoncé un scrutin "probable" dès le 15 septembre, au lieu du 17 novembre initialement prévu. Des législatives sont en principe prévues le 6 octobre.
ats/vic