Lors de la dernière journée de la conférence mondiale sur le
climat, ministres et experts ont répondu à l'invitation du
conseiller fédéral Moritz Leuneberger et de ses collègues danois
Thomas Becker et polonais Maciej Nowicki.
«Le grand défi auquel nous sommes confrontés consiste à mettre
suffisamment de moyens à disposition pour les mesures d'adaptation
et de les répartir équitablement afin que les pays en développement
les plus touchés puissent surmonter les changements climatiques», a
déclaré le conseiller fédéral, à trois mois de la conférence de
Copenhague, décisive pour sceller un accord.
Taxe sur le CO2
Le ministre suisse a plaidé en faveur de la proposition suisse
d'une taxe de deux dollars par tonne d'équivalent CO2 émise, dès la
première 1,5 tonne par habitant dépassée, s'appliquant à tous les
pays. Mais d'autres suggestions sont sur la table.
Les pays en développement du G77 proposent que 1% du produit
national brut des pays industrialisés soit consacré au financement
des mesures climatiques des pays moins développés.
Le Mexique soutient l'idée de la création d'un fonds de lutte
contre les changements climatiques, sur la base d'indicateurs comme
les émissions de gaz à effet de serre, la population et la
solvabilité.
D'autres ont proposé une taxe sur les transports aériens et
maritimes ou un impôt sur les transactions financières. «Le
principe du pollueur-payeur est bien accepté, mais il y a des
réticences de manière générale quant à l'idée d'une taxe», a
affirmé à l'issue de la réunion Thomas Kolly, chef de la division
des Affaires internationales de l'Office fédéral de l'environnement
(OFEV), interrogé par l'ATS.
Décision en octobre
«Le résultat des discussions est qu'il faut se mettre autour
d'une table pour voir comment combiner les diverses propositions de
financement», a ajouté Th.Kolly.
«Si on ne s'entend pas sur le financement de mesures d'adaptation
au changement climatique, un accord à Copenhague ne sera pas
possible», a averti le délégué suisse. Bruxelles a fait savoir que
la Commission européenne dévoilera jeudi ses propositions
chiffrées.
L'Union européenne ne décidera cependant de sa position que lors
d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement les 29 et 30
octobre. La Banque mondiale a chiffré à 50 milliards de dollars par
an l'aide à apporter aux pays en développement, alors que l'ONU a
estimé que le montant total des investissements nécessaires pour
tous les pays dépasserait les 500 milliards par an.
Jeudi, la conférence avait adopté à l'unanimité le principe de la
création d'un cadre mondial pour les services climatiques. La
conférence de l'OMM a réuni depuis lundi plus de 2000 délégués de
150 pays, dont 80 ministres et 16 chefs d'Etat et de
gouvernement.
ats/bri
Coopération africaine
Les ministres africains présents à Genève ont par ailleurs décidé d'organiser une conférence du 15 au 19 mars 2010 à Nairobi pour renforcer leur coopération en matière climatique.
Il faut un milliard de dollars de plus pour mettre à niveau les services météorologiques des pays africains, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM).