"Les discussions étaient bonnes. Je ne peux pas dire que nous ayons tout résolu, mais je peux dire qu'il y a eu beaucoup d'implications", a déclaré dimanche le chef des négociateurs iraniens sur la question du nucléaire, Abbas Araqchi. Il s'exprimait au terme d'une réunion d'urgence à Vienne, siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique, où l'accord sur le nucléaire iranien avait été signé en 2015.
La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, la Russie et la Chine tentent de sauver ce protocole depuis que Donald Trump a décidé d'en retirer les Etats-Unis en mai 2018 et a rétabli les sanctions économiques qui asphyxient l'économie iranienne.
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L'Iran maintient son désengagement
"Comme nous l'avons dit, nous allons continuer à réduire nos engagements envers l'accord jusqu'à ce que les Européens garantissent les intérêts de l'Iran dans le cadre de l'accord", a ajouté Abbas Araqchi après la rencontre. L'Iran a enclenché le 8 mai dernier un processus de désengagement de l'accord étape par étape, tous les 60 jours, afin de pousser les Européens à tenir leurs promesses et à poursuivre leurs échanges avec la République islamique.
"Toutes les mesures que nous avons prises jusqu'à présent sont réversibles si les autres parties prenantes de l'accord remplissent leurs engagements", avait encore déclaré un diplomate iranien avant le début de la réunion d'urgence.
De leur côté, les Européens font valoir que tous les manquements de l'Iran aux termes de l'accord ne font qu'envenimer la situation. Le représentant chinois, Fu Cong, évoque lui des pourparlers "émaillés de tensions" mais qui se sont déroulés dans une "très bonne ambiance". Les parties ont convenu de poursuivre leurs efforts pour trouver des solutions pratiques afin de permettre à Téhéran de continuer à commercer avec le reste du monde, a indiqué le diplomate iranien.
Le pétrole de la discorde
Ces efforts pour tenter de maintenir à flot l'accord nucléaire de 2015 interviennent dans un contexte dégradé par la montée des tensions dans le Golfe, où Londres a proposé le déploiement d'une mission navale européenne.
"Tout obstacle à la façon dont l'Iran exporte son pétrole va à l'encontre de l'accord nucléaire", a de son côté souligné le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi après la réunion, faisant expressément référence à l'arraisonnement, début juillet, du pétrolier iranien Grace 1 par les autorités britanniques au large de Gibraltar.
Agences/Vincent Cherpillod