A travers la barrière entre Mexique et Etats-Unis, les enfants jouent

Depuis dimanche dernier, enfants américains et mexicains se balancent de part et d'autre d'une portion de l'actuelle barrière de séparation entre le Mexique et les Etats-Unis, sur trois "tape-culs" roses installés à travers les barreaux.

Virginia San Fratello, professeure associée de design à l'Université d'État de San José, et Ronald Rael, professeur d’architecture à l'Université de Californie à Berkeley, ont eu l'idée de ce "mur à bascule" en 2009, rapporte le Huffingtonpost. Leur projet a mis 10 ans à se concrétiser.

Aire de jeu symbolique

Les balançoires ont été installées à Anapra, une banlieue pauvre à l’ouest de la ville mexicaine de Ciudad Juarez. De l'autre côté des barreaux, côté américain, le quartier de Sunland Park, une dizaine de kilomètres à l'ouest du centre de la ville d'El Paso.

"Le mur est devenu un pivot pour les relations américano-mexicaines. Les enfants et les adultes sont liés de manière significative des deux côtés, sachant que les actes commis d’un côté ont des conséquences directes de l’autre. Et c'est ce que fait une bascule: ça monte et ça descend. C'est exactement pareil", s'est exprimé Ronald Rael en présentant son aire de jeu symbolique.

"On ressent quelque chose de très sympa, parce qu'on partage un moment avec ceux qui vivent de l'autre côté. On marche ensemble, on profite du moment", témoigne une mère mexicaine avec un enfant dans les bras.

La Cour suprême approuve le financement du mur

Cette portion de la frontière est l'une de celles déjà fermées par des barrières, érigées au cours des présidences de Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama. Elles sont en place sur environ 1000 des 3140 kilomètres de frontière entre les deux pays. Donald Trump projette de les étendre sur 1600 kilomètres et de les transformer en mur, dont la conception précise n'est pas encore arrêtée.

>> Lire à ce sujet: Les fonds du Pentagone pourront être utilisés pour le mur de Donald Trump

Samedi dernier, la Cour suprême des Etats-Unis, à majorité républicaine, avait autorisé la réaffectation de fonds prévus pour le Pentagone pour financer le mur. Cette décision permet de contourner l'opposition du Congrès, qui refusait de débloquer les fonds nécessaires pour sa construction.

>> Les balançoires vues du ciel:
Vincent Cherpillod/Mélanie Kornmayer