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Washington impose des sanctions au chef de la diplomatie iranienne

Mohammad Javad Zarif ici photographié le 17 février 2019, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité. [REUTERS - Andreas Gebert]
Washington place le chef de la diplomatie iranienne sur la liste des sanctions / Le 12h30 / 1 min. / le 1 août 2019
Les Etats-Unis ont décidé d'imposer des sanctions au chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, accentuant encore leur campagne de "pression maximale" sur le régime iranien. Pour Téhéran, cela traduit un "comportement puérile".

Les sanctions annoncées jeudi prévoient le gel de tous les actifs que Mohammad Javad Zarif possèderait aux Etats-Unis et interdit toute transaction avec lui, a précisé le Trésor américain dans un communiqué.

Washington cherchera aussi à empêcher les voyages du chef de la diplomatie iranienne à l'étranger, mais ne l'empêchera pas de participer aux activités de l'ONU à New York, a précisé la Maison Blanche.

"Activités néfastes"

"Cette décision représente un nouvel effort pour priver le régime iranien des ressources destinées au terrorisme et à l'oppression du peuple iranien", a commenté pour sa part le chef de la diplomatie américain Mike Pompeo.

"Au lieu d'utiliser les précieuses ressources de l'Iran pour investir dans son peuple fier et courageux, le régime facilite et soutient le terrorisme, emprisonne et torture d'innocents Iraniens, attise les conflits internationaux en Syrie et au Yémen et a, ces dernières semaines, étendu son programme nucléaire", a poursuivi le secrétaire d'Etat américain.

"Monsieur Zarif, qui est un haut responsable du régime, dont il fait l'apologie, est depuis maintenant des années complice de ces activités néfastes", a-t-il poursuivi.

"Ils ont peur"

L'Iran a rapidement réagi à cette annonce. Le président Hassan Rohani a estimé que les sanctions américaines imposées à Mohammad Javad Zarif traduisaient "la peur" et "l'impuissance" de Washington.

"Ils ont peur des interviews données par notre ministre des Affaires étrangères", a déclaré Hassan Rohani dans un discours télévisé, en faisant référence à une série d'entretiens donnés par le chef de la diplomatie à la presse internationale lors d'une récente visite à New York.

"Il est absolument clair que les fondations de la Maison Blanche ont été ébranlées par les mots et la logique d'un diplomate informé et dévoué", a-t-il ajouté, évoquant un "comportement puéril". "Nos ennemis sont si impuissants qu'ils ont perdu la capacité d'agir et de penser de manière sensée", a poursuivi le président iranien.

agences/boi

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L'UE regrette

Disant "regretter" la décision de Washington, Carlos Martin Ruiz de Gordejuela, un porte parole de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, a souligné que l'UE continuerait de travailler avec Mohamed Javad Zarif "en sa qualité de diplomate le plus haut placé de l'Iran".

Voix de l'Iran sur la scène internationale, le chef de la diplomatie est le principal interlocuteur des Européens, de la Chine et de la Russie, toujours parties prenantes à l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien violemment dénoncé par les Etats-Unis, qui s'en sont retirés en mai 2018.