La cérémonie retransmise par la chaîne de télévision nationale s'est déroulée au Parc national de Gorongosa (centre du Mozambique.) Elle a réuni le président Filipe Nyusi et Ossufo Momade, chef de la Renamo, devenue principal parti d'opposition. Les deux dirigeants se sont donné une accolade après la signature du document, qui intervient 27 ans après la fin de la première guerre civile (lire encadré.).
"L’accord marque la fin officielle du conflit entre les hommes armés de la Renamo et les forces de défense et de sécurité, et permet la paix durable dont tous les Mozambicains ont tellement envie" avait déclaré mercredi le président Nyusi.
Un pays aux prises avec l'insurrection djihadiste
Cet accord de paix met un terme à un long processus de négociation initié par le chef historique de la Renamo Alfonso Dhlakama, décédé en mai 2018. Il prévoit le désarmement des quelque 5200 combattants du mouvement, dont certains seront réintégrés à l’armée ou à la police.
Cette signature intervient à quelques mois des élections générales prévues en octobre. Il a été signé alors que le régime du président Nyusi combat une insurrection djihadiste dans le nord du pays, qui a fait plus de 250 morts depuis octobre 2017.
Le Mozambique a aussi été sévèrement frappé par le cyclone tropical Idai en mars dernier.
oang avec afp
Une guerre qui n'avait jamais vraiment pris fin
Peu après l'accession à l'indépendance de l'ancienne colonie portugaise en 1975, la Résistance nationale du Mozambique (Renamo, anti-marxiste) avait combattu le gouvernement dirigé par le Front de libération du Mozambique (Frelimo, communiste) durant 16 ans.
Cette guerre civile, qui avait fait près d'un million de morts et 5 millions de déplacés, avait pris fin en 1992.
La Renamo s'était alors transformée en parti politique après un accord de paix signé à Rome, qui avait ouvert la voie à des élections multipartites en 1994.
Mais le conflit n'a jamais vraiment cessé depuis entre les deux parties. En 2013, la Renamo n’a pas hésité à reprendre les armes contre son ennemi de quarante ans, le gouvernement dirigé par le Frelimo.
Et malgré le cessez-le-feu de septembre 2014 et les élections qui ont suivi, les deux mouvements rivaux avaient à nouveau glissé vers un conflit armé. Un nouveau cessez-le-feu avait été déclaré en 2016, suivi de négociations de paix.