Washington met les bouchées doubles afin d'arracher un accord politique avec les talibans avant l'élection présidentielle afghane, prévue le 28 septembre. "Nous avons fait beaucoup de progrès. Nous parlons", a assuré vendredi Donald Trump aux journalistes.
Ce nouveau cycle de négociations est le huitième à Doha entre les insurgés afghans et les Etats-Unis, représentés par l'émissaire américain Zalmay Khalilzad.
Insurrection depuis près de 20 ans
En échange d'un désengagement militaire, les Etats-Unis exigent des talibans qu'ils s'engagent à un cessez-le-feu et coupent tout lien avec Al-Qaïda. Selon le Washington Post, la proposition d'accord sur la table prévoit de réduire le nombre de soldats américains dans ce pays à 8000, contre 14'000 actuellement.
Les Etats-Unis et leurs alliés de l'OTAN sont engagés depuis le 7 octobre 2001 dans une vaste opération militaire en Afghanistan. Elle avait été lancée après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, pour frapper les camps d'Al-Qaïda et son leader Oussama Ben Laden abrités en Afghanistan.
Chassés du pouvoir par cette intervention, les talibans mènent depuis une insurrection meurtrière dans le pays, mais un accord avec Washington ouvrirait la voie à un dialogue "interafghan" entre les insurgés et une délégation gouvernementale afghane. Celui-ci devrait avoir lieu courant août à Oslo, selon des sources diplomatiques.
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Promesse d'une feuille de route
Jusqu'à présent, les talibans ont toujours fermement refusé de discuter avec le gouvernement, qu'ils considèrent illégitime, à l'exception d'une réunion récente à Doha à laquelle des représentants gouvernementaux avaient pris part "à titre personnel".
Cette rencontre, début juillet, s'était conclue par la promesse d'une "feuille de route pour la paix", incluant notamment le retour des déplacés et mentionnant les droits des femmes, dont beaucoup en Afghanistan s'inquiètent qu'ils soient sacrifiés sur l'autel d'un compromis avec les talibans.
agences/boi
Un mois de juillet meurtrier
Alors même qu'ils avaient affirmé en juillet à Doha vouloir réduire les victimes civiles à "zéro", les talibans ont continué leurs attaques. Mercredi, au moins 34 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont été tuées lorsque leur bus a sauté sur un engin explosif posé par les insurgés, selon les autorités.
Le bilan de juillet est le plus lourd depuis mai 2017, avec plus de 1500 civils tués ou blessés, selon l'ONU. En dépit des discussions visant à mettre fin à la guerre, les civils continuent de mourir à un rythme "inacceptable", a dénoncé mardi la Mission de l'ONU en Afghanistan.