Deux rassemblements étaient prévus à Nantes. A 11h, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées près du lieu où le corps de cet animateur périscolaire de 24 ans a été retrouvé.
Près d'un portrait de Steve, des fleurs blanches ou roses ont été jetées dans le fleuve et des manifestants portaient des brassards noirs. "Où est la justice pour Steve?", pouvait-on lire.
Steve avait disparu dans la nuit du 21 au 22 juin lors de la Fête de la musique, alors qu'il assistait à un concert en bord de Loire, où les forces de police étaient intervenues. Durant cette nuit, plusieurs personnes étaient tombées dans le fleuve. Des participants avaient raconté avoir été aveuglés par le gaz lacrymogène.
Murs tagués, feux allumés et lacrymogènes tirés
Dans l'après-midi, à proximité du périmètre interdit par les autorités par crainte de débordements, 1700 manifestants, selon la police, ont défilé vers la préfecture et certains en ont tagué les murs. Ils se sont ensuite dirigés vers la cathédrale et le château, allumant des feux durant leur passage et jetant des projectiles sur la police.
Les agents ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. La police a procédé à 35 interpellations, qui s'ajoutent à la trentaine d'interpellations préventives auxquelles elle avait procédé en début de journée.
De nombreux slogans ciblaient la police et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner: "Selon l'IGPN, le meurtre était conforme", "la police assassine", "forces de l'ordre, pour notre sécurité, veuillez quitter le périmètre", pouvait-on lire sur les pancartes et les murs, ou au-dessus d'un portrait de Christophe Castaner, "le con, la brute et le truand".
Forces de l'ordre critiquées
En début de journée, le collectif "Nantes révoltée" avait dénoncé les policiers qui "tirent des grenades pour arrêter des chansons", en ajoutant que "l'attaque policière de la Fête de la musique n'est que l'aboutissement d'années de violences et d'impunité pour les forces de l'ordre".
La famille de Steve s'est de son côté désolidarisée de toute violence, plaidant pour "un soutien amical, artistique et pacifique", selon son avocate.
ats/gma/boi
"Questionnement" sur l'usage des gaz lacrymogènes
La polémique sur l'attitude de la police le soir de la Fête de la musique reste vive. Le rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), dévoilé mardi, a été jugé par certains trop favorable aux policiers. Selon la "police des polices", "il ne peut être établi de lien entre l'intervention des forces de police et la disparition de Steve.
Mais des zones d'ombre demeurent. Pour "aller plus loin", le Premier ministre Edouard Philippe a demandé une enquête de l'inspection générale de l'administration (IGA).
Vendredi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner est revenu sur l'utilisation de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre, admettant qu'il y avait un "questionnement" sur leur usage.