Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a indiqué que
les cinq accusés, soit Khalid Cheikh Mohammed (dit KSM), Ramzi ben
al-Shaiba, Ali Abd al-Aziz Ali, Wallid ben Attash et Mustapha
al-Hawsawi, ne seront jugés par un tribunal militaire, mais par le
tribunal du district sud de New York, "à quelques pâtés de maison
de l'endroit où s'élevaient les tours jumelles" détruites lors des
attentats.
Le ministre a ajouté que cinq autres détenus de Guantanamo,
actuellement poursuivis pour crimes de guerre devant des tribunaux
d'exception, seront en revanche jugés par ces juridictions. Parmi
eux, figurent Omar Khadr, un jeune Canadien figurant parmi les plus
jeunes détenus à Guantanamo et le dernier Occidental dans la
prison, et Abd al Rahim Al Nashiri, accusé d'avoir participé à
l'attentat du navire américain USS Cole en octobre 2000 au
Yémen.
Un jury populaire
Par cette décision, les cinq accusés du 11 septembre seront
jugés par un jury populaire, parfois plus prompt à infliger la
peine de mort que les jurys militaires. Il n'est toutefois pas
établi que la peine de mort sera requise à leur encontre et nul ne
sait également s'ils seront jugés séparément ou ensemble.
Le président Barack Obama s'est dit vendredi "absolument convaincu
que Khalid Cheikh Mohammed sera soumis aux exigences les plus
rigoureuses de la justice".
Les tribunaux fédéraux de droit commun bénéficient d'une solide
expérience des affaires terroristes. Une telle solution est en
outre plus favorable à l'administration américaine en termes
d'image internationale.
Disparus dans les prisons de la CIA
Arrêtés en 2002 et 2003, les cinq accusés ont disparu des années
durant dans des prisons secrètes de la CIA, où ils ont de notoriété
publique subi des mauvais traitements, voire, pour KSM au moins,
été torturés.
Réapparus en 2006 à Guantanamo et formellement renvoyés ensemble
en juin 2008 devant les tribunaux militaires d'exception conçus par
l'administration Bush, certains ont dit vouloir mourir en martyrs.
Mais devant une juridiction de droit commun, les violences qu'ils
ont subies pourraient leur valoir la vie sauve.
ats/afp/bri
"Une énorme erreur"
Les familles des victimes s'opposent à la tenue du procès des cinq hommes accusés d'avoir organisé les attentats du 11 Septembre devant un tribunal de droit commun à New York.
Cela serait une "énorme erreur", a déclaré vendredi une association représentant des familles de victimes, "9/11 Families for a Secure America Foundation".
"Permettre à un terroriste et criminel de guerre d'avoir la chance de bénéficier de la protection des droits constitutionnels américains est une erreur et cela n'a jamais été fait auparavant", a ajouté Ed Kowalski, l'un des responsables de l'association.