La fusillade de Dayton s'est produite un peu après 1h du matin, heure locale, dans un quartier animé de Dayton. Selon le maire de la ville, le tireur, qui a ouvert le feu dans la rue avec une arme à canon long, a tué neuf personnes "en moins d'une minute". Vingt-sept autres personnes ont été blessées et quinze ont pu sortir de l'hôpital.
"Le tireur est mort des blessures par balles reçues lors des tirs de riposte des policiers", a expliqué la police, précisant qu'aucun agent n'avait été blessé. Il a été identifié au cours de la journée de dimanche. Il s'agit d'un jeune homme blanc de 24 ans et sa soeur figure parmi les personnes décédées.
"Invasion hispanique au Texas"
Samedi, une autre fusillade sanglante a eu lieu à El Paso, dans le sud des Etats-Unis. Le bilan est de 20 morts et de 26 blessés dans cette attaque survenue dans un hypermarché à proximité de la frontière mexicaine.
Un policier a confirmé qu'un "homme blanc de 21 ans" avait été interpellé et placé en garde à vue. "Nous avons un manifeste de cet individu qui indique, dans une certaine mesure, un lien possible avec un crime de haine", a-t-il ajouté.
Un document, attribué au tireur, circule en effet sur internet. Son auteur y dénonce notamment une "invasion hispanique du Texas".
Les autorités du Texas ont annoncé dimanche qu'elles allaient requérir la peine de mort contre l'auteur des faits. "Le chef d'accusation de l'Etat est la peine capitale et donc il encourt la peine de mort, nous allons requérir la peine de mort", a déclaré le procureur d'El Paso.
Donald Trump a ordonné par ailleurs la mise en berne des drapeaux américains sur les bâtiments officiels jusqu'au 8 août pour rendre hommage aux 29 victimes des deux fusillades.
"Comme des feux d'artifice"
La fusillade au Texas a commencé en fin de matinée près d'un supermarché Walmart. Une femme, qui venait faire ses courses, a expliqué sur Fox News avoir entendu "comme des feux d'artifice" alors qu'elle cherchait une place de parking.
"Je me suis dirigée vers la sortie", a-t-elle poursuivi. "J'ai vu un homme avec un T-shirt noir et un pantalon camouflage qui portait ce qui m'a semblé être un fusil. Il visait les gens et tirait directement sur eux. J'en ai vu trois ou quatre tomber par terre", a-t-elle poursuivi.
Vers 11h00 (19h00 en Suisse), la police d'El Paso a appelé la population à rester à l'écart de la zone: "Alerte fusillade, restez loin de la galerie de Cielo Vista", a-t-elle tweeté. Elle a déployé d'importants renforts sur les lieux.
249e et 250e tueries de 2019
Ces deux tueries sont les 249e et 250e de l'année qui ont touché quatre personnes ou plus aux Etats-Unis, selon l'ONG Gun violence archives.
Comme après chaque bain de sang, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer une meilleure régulation du marché des armes à feu. "Il est grand temps d'agir et de mettre un terme à cette épidémie de violences liée aux armes", a notamment tweeté le favori de la course à la primaire démocrate Joe Biden,
afp/oang/gma/vic
Les démocrates mettent en cause Donald Trump
A force de propos clivants voire racistes, à force de parler d'invasion, Donald Trump est responsable de ces fusillades, ont affirmé plusieurs démocrates peu après les événements.
"Ils ont raison d'utiliser cela comme argument électoral", a estimé Boris Vejdovsky, interviewé dans La Matinale de la RTS lundi. Le maître d'enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne et spécialiste de la culture américaine estime que le président américain légitime les tueries à caractère racial par son discours, ses propos racistes ou son absence de réaction, même s'il n'est pas le seul déclencheur.
Alors que le nombre de tueries reste élevé et ne diminue pas aux Etats-Unis, Boris Vejdovsky entrevoit néanmoins une certaine évolution dans la société américaine, avec une tolérance moindre face aux armes à feu.
"Les choses sont en train de changer. Mais en même temps, l'administration Trump est en train de vérouiller la Cour suprême et d'autres Cours au niveau des Etats. La législation risque donc de prendre du retard sur la volonté populaire, car ce qui est en train d'être mis en place au niveau législatif et judiciaire aura des effets sur la décennie, voire les deux décennies à venir", avertit le spécialiste.
>> Ecouter son interview dans La Matinale:
vic/agb
Trump dénonce un "acte lâche"
Avant les événements de Dayton, le président américain Donald Trump avait estimé samedi que la fusillade d'El Paso était "non seulement tragique mais aussi un acte lâche". Il a condamné sur Twitter un "acte haineux" et adressé ses "pensées et prières" aux habitants du Texas.
"Il n'y aura jamais de raisons ou excuses pour justifier le meurtre de personnes innocentes", a-t-il encore tweeté, en adressant ses "prières et pensées" à la population du Texas.
....Melania and I send our heartfelt thoughts and prayers to the great people of Texas.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 4, 2019