Des gaz lacrymogènes ont été tirés dans plusieurs quartiers de la mégapole contre des contestataires enhardis par l'impact de la grève générale, un événement rare, dans l'ex-colonie britannique.
Des protestataires sont aussi descendus à l'heure de pointe dans plusieurs stations clés du métro et empêcher les trains de partir. Cette action a eu pour effet de paralyser pendant plusieurs heures un réseau d'ordinaire d'une efficacité remarquable. Alors qu'à certaines heures, les rames peuvent embarquer toutes les deux minutes plus de 3500 personnes, d'immenses files d'attente se sont formées dans les couloirs et aux abords des stations.
Plus de 160 vols ont été en outre annulés à l'aéroport de Hong Kong, l'un des plus actifs au monde. Beaucoup d'entre eux étaient des vols de Cathay Pacific. La compagnie hongkongaise n'a donné aucune justification à ces annulations, mais le syndicat de ses agents de bord a confirmé que certains se ses membres suivaient l'appel à la grève.
"Le gouvernement sera ferme"
"Des perturbations aussi intensives (...) ont sérieusement sapé la loi et l'ordre à Hong Kong et poussent la ville au bord d'une situation très dangereuse", a dénoncé la cheffe de l'exécutif pro-Pékin, Carrie Lam. Faisant référence à des slogans révolutionnaires, elle a présenté la contestation comme une atteinte à l'existence même de Hong Kong. "Le gouvernement sera ferme pour maintenir la loi et l'ordre et rétablir la confiance", a-t-elle promis.
De son côté, le gouvernement chinois a annoncé une conférence de presse mardi.
La mégapole, qui traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 par Londres, a
déjà vécu deux mois de manifestations de plus en plus souvent suivies d'affrontements entre de petits groupes radicaux et les forces de l'ordre.
420 arrestations
Lundi après-midi, sept manifestations simultanées ont eu lieu, constituant un défi pour des forces de l'ordre, qui soumises à rude épreuve depuis deux mois, concentrent l'ire des manifestants.
Les autorités ont annoncé avoir tiré plus d'un millier de grenades lacrymogènes et 160 balles en caoutchouc depuis le début de la contestation le 9 juin. Elles ont précisé que 420 personnes avaient été arrêtées et 139 policiers blessés jusqu'à présent.
"Grève très soutenue"
Beaucoup de Hongkongais disent soutenir une mobilisation née début juin du rejet d'un projet de loi qui devait permettre d'autoriser les extraditions vers la Chine. Le texte a depuis été suspendu mais le mouvement s'est élargi à des revendications en matière de démocratie et à la dénonciation d'un recul des libertés à Hong Kong.
Le soulèvement, sans chef réellement identifié, utilise largement les réseaux sociaux pour coordonner ses actions. "Le mouvement continuera de s'étendre tant que le gouvernement n'aura pas répondu", a déclaré un fonctionnaire attendant que les métros reprennent.
Mais Carrie Lam, dont les manifestants réclament la démission, sait qu'elle peut compter sur l'appui de Pékin, l'Armée populaire de libération ayant même proposé la semaine dernière ses services pour rétablir l'ordre.
>> Lire : Pékin appelle à "rétablir l'ordre au plus vite" à Hong Kong
afp/sjaq