Abdelfattah Mourou, 71 ans, est chef du Parlement par intérim, depuis que son prédécesseur Mohamed Ennaceur est devenu président par intérim après le décès le 25 juillet du président en exercice Beji Caïd Essebsi.
L'annonce de cette candidature a été faite dans la nuit de mardi à mercredi dans un communiqué du parti. "C'est la première fois de son histoire que le mouvement présente un candidat à la présidentielle", a dit le porte-parole d'Ennahdha.
"Le Conseil consultatif du parti a voté à une majorité de 98 voix en faveur de la candidature d'Abdelfattah Mourou à l'élection présidentielle", indiquent encore les responsables du parti.
Membre fondateur du parti
Connu pour sa modération, Abdelfattah Mourou est l'un des membres fondateurs d'Ennahdha, en 1981, au côté de Rached Ghannouchi.
En 2011, neuf mois après la révolution qui a chassé du pouvoir le président Zine el Abidine ben Ali et mis le pays sur la voie de la démocratie, Ennahdha avait remporté les législatives, le premier scrutin post-révolution.
Avant le décès du chef de l'Etat et le bouleversement du calendrier électoral, Ennahdha était réticent à l'idée de présenter son propre candidat à la présidentielle et misait sur un succès aux législatives prévues initialement avant la présidentielle.
afp/jvia
Déjà 28 candidats, dont le ministre de la Défense
Le premier tour de la présidentielle tunisienne est prévu le 15 septembre et les législatives le 6 octobre. Les aspirants à la présidence ont commencé à déposer leurs candidatures le 2 août. Ils sont déjà 28 prétendants à avoir déposé leur dossier au siège de l'instance indépendante chargée des élections.
Parmi eux, le ministre de la Défense Abdelkarim Zbidi, qui se présente comme candidat indépendant, apparaît pour le moment comme le plus sérieux adversaire du Premier ministre Youssef Chahed, candidat du parti Tahya Tounes. L'homme d'affaires et magnat des médias Nabil Karoui se présente aussi.
Abir Moussi, pasionaria de l'ancien régime du dictateur déchu Zine el Abidine Ben Ali, s'est également officiellement enregistrée dans la course. Elle prône entre autres l'exclusion des islamistes, dont ceux d'Ennahdha.