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Cinq morts après un incident nucléaire sur une base militaire russe

L'accident a eu lieu lors de l'essai d'un moteur-fusée à ergols liquides (image d'illustration). [Sputnik/AFP - Alexey Filippov]
L'accident a eu lieu lors de l'essai d'un moteur-fusée à ergols liquides (image d'illustration). - [Sputnik/AFP - Alexey Filippov]
Après deux jours de silence, la Russie a reconnu que l'explosion survenue jeudi sur une base de lancement de missiles dans le Grand Nord avait un caractère nucléaire, revoyant aussi à la hausse le bilan initial de deux morts fourni par l'armée.

Dans un communiqué, l'agence nucléaire russe Rosatom a annoncé que cinq membres de son personnel ont été tués dans cette explosion, ajoutant que trois autres personnes, victimes de brûlures, avaient été blessées.

Rosatom a précisé que ses personnels fournissaient de l'ingénierie et du support technique pour "la source d'énergie isotopique" du moteur du missile, alors que l'armée n'avait pas décrit l'accident comme impliquant du combustible nucléaire.

Immédiatement après l'accident, le ministère de la Défense avait seulement indiqué que les faits s'étaient produits lors de l'essai d'un "moteur-fusée à ergols liquides" et fait état de deux "spécialistes morts des suites de leurs blessures" et six autres blessés.

Il n'était pas clair samedi si les cinq morts évoqués par Rosatom incluaient aussi les "spécialistes" dont la mort a été annoncé par l'armée.

Post retiré du site de la mairie

Les autorités n'ont jusqu'à présent publié que peu de détails sur l'accident qui a touché une base du village de Nionoksa, ouverte en 1954 et spécialisée dans les essais de missiles de la flotte russe, notamment des missiles balistiques.

Si l'armée russe et un porte-parole du gouverneur régional ont déclaré jeudi qu'il "n'y a pas eu de contamination radioactive", la mairie de Severodvinsk, ville de 190'000 habitants à une trentaine de kilomètres de la base, avait assuré sur son site internet que ses capteurs avaient "enregistré une brève hausse de la radioactivité". Le post a ensuite été retiré du site internet de la mairie, qui n'a pas non plus précisé jusqu'à quel niveau était montée la radioactivité.

Un responsable local de la défense civile, Valentin Magomedov, a lui déclaré que le niveau de radiation était monté jusqu'à 2.0 microsievert par heure pendant trente minutes, la limite réglementaire d'exposition étant de 0,6 microsievert par heure.

Samedi, Greenpeace Russie a publié une lettre de responsables d'un centre de recherche nucléaire donnant le même chiffre, mais affirmant que les radiations ont duré au moins une heure, sans que cela présente de risques pour la santé selon les responsables.

Les habitants de Severodvinsk se sont en tout cas rués dès vendredi sur les stocks d'iode et d'iodifères vendus en pharmacie.

afp/jfe/nr

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"Aucun danger"

Un expert de l'Institut pour la recherche nucléaire de Moscou, Boris Jouïkov a déclaré au site du quotidien RBK que les sources d'énergie isotopiques servaient principalement dans l'industrie spatiale et ne présentaient habituellement pas de danger pour les utilisateurs.

"Si elles sont endommagées, les personnes alentour pourraient être blessées. Différents éléments peuvent être utilisés en qualité de combustible dans les sources isotopiques: plutonium, promethium ou cerium", a-t-il ajouté.

Les niveaux de radioactivité impliqués n'ont "absolument rien de comparable avec ceux d'accidents sérieux dans des réacteurs comme Tchernobyl", a-t-il assuré.