A Malmö, tout au sud de la Suède, vit l'un des pionniers du vin suédois. Depuis une quinzaine d’années, Murre Soufrakis teste des dizaines de cépages, notamment des variétés suisses.
"Nous avons ici le cépage suisse Syrah Maye. Il nous donne une faible acidité. Si on a une année froide qui présage d'une forte acidité, alors nous pouvons utiliser cette variété", indique ce viticulteur du Klagshamn Vingård.
Aidé par le réchauffement climatique, Murre s’est lancé dans la recherche de la meilleure alchimie sur le sol suédois et a reçu depuis de nombreux prix pour son vin. "Au fil des années, nous avons testé 300 variétés de cépages. Et maintenant nous faisons majoritairement du Solaris, la variété parfaite pour ce climat et notre sol", livre le vigneron suédois.
"Un lieu excellent"
Dans le sillage de Murre Soufrakis, la grande majorité des 250 vignerons suédois cultivent le Solaris, qui produit du vin blanc et n’a besoin d’aucun produit phytosanitaire.
"Ce business évolue très vite. Le climat devient de plus en plus chaud et cela fait de la Suède un lieu excellent pour cultiver la vigne", assure Peter Warfvinge, un nouvel employé agricole.
Plaire aux nouvelles générations
Pour Håkan Hansson, viticulteur de 50 ans, le point fort du vin suédois est sa production bio et son goût. "La jeune génération cherche des vins offrant des nouvelles saveurs tout le temps. Qu’ils viennent de France, d’Inde ou de Chine, ça leur importe peu. Ils veulent de plus en plus consommer des produits naturels", estime-t-il.
Le vin suédois attire depuis 2018 - année très chaude - de gros investisseurs. Ils se lancent sur des propriétés de plus de 20 hectares, soit trois fois plus grandes que celle de Håkan. Leur ambition est de se mettre sur le créneau du mousseux, où la demande mondiale est très forte.
Adeline Percept / Thomas Chantepie / gma