"Allons tout de suite au Parlement pour prendre acte qu'il n'y a plus de majorité et restituons rapidement la parole aux électeurs", a exigé le ministre de l'Intérieur dans un communiqué, diffusé après une série de rencontres entre dirigeants politiques.
"Il est inutile d'aller de l'avant avec des 'non' et des disputes, comme ces dernières semaines, les Italiens ont besoin de certitudes et d'un gouvernement qui travaille", a-t-il ajouté. Toute la journée, des consultations ont eu lieu entre le chef du gouvernement Giuseppe Conte, le président Sergio Mattarella et Matteo Salvini.
Projet de TGV
La crise au sein de la coalition a été déclenchée par le dernier vote de la session parlementaire sur la ligne Lyon-Turin, mercredi.
Le Mouvement 5 Etoiles (M5S) s'est retrouvé à voter tout seul une motion contre cette liaison franco-italienne à grande vitesse, tandis que la Ligue apportait son soutien à deux motions de l'opposition en faveur du projet.
"Prétendus alliés"
Matteo Salvini a dénoncé, dans son communiqué, "les insultes répétées à moi et à la Ligue de la part de prétendus alliés", dans une allusion au ministre des Transports, Danilo Toninelli, qui l'avait qualifié de "nain assis sur les épaules de géants".
Les crises politiques en Italie ne se produisent généralement jamais en été, encore moins en plein mois d'août, mais Matteo Salvini a estimé que cela n'avait pas d'importance.
"Les vacances ne peuvent pas être une excuse pour perdre du temps et les parlementaires peuvent revenir travailler la semaine prochaine, comme le font des millions d'Italiens, à moins qu'ils ne veulent sauver leurs privilèges", a conclu le chef de la Ligue.
ats/gma
"Matteo Salvini devra donner des explications"
Le président du Conseil italien Giuseppe Conte a déclaré jeudi que son ministre de l'Intérieur Matteo Salvini lui avait dit qu'il souhaitait des élections législatives anticipées afin de profiter de son actuelle popularité.
Le chef du gouvernement italien, qui n'appartient ni à la Ligue de Salvini, ni au Mouvement 5 Etoiles (MS5) de Luigi di Maio formant la coalition gouvernementale, a estimé que le dirigeant d'extrême droite allait devoir s'expliquer sur ses motivations.
Giuseppe Conte a également ajouté qu'il n'accepterait plus les critiques de Salvini contre les autres membres de son gouvernement.
Le président du Conseil a rappelé que Salvini ne disposait pas du pouvoir de dicter le calendrier parlementaire, ni de fixer l'agenda d'une crise gouvernementale.