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Vladimir Poutine célèbre les 20 ans de son accession au pouvoir en Russie

Vladimir Poutine est à la tête de la Russie depuis 20 ans. Aujourd'hui il fait face à une contestation croissante.
Vladimir Poutine est à la tête de la Russie depuis 20 ans. Aujourd'hui il fait face à une contestation croissante. / 19h30 / 2 min. / le 10 août 2019
Nommé Premier ministre le 9 août 1999, Vladimir Poutine célèbre vendredi les 20 ans de son accession au pouvoir en Russie. L'ancien agent du KGB de 66 ans a connu une ascension fulgurante et compte bien conserver sa mainmise sur le gouvernement.

Ces dernières semaines, le refus des autorités de laisser l'opposition se présenter aux municipales de plusieurs grandes villes, Moscou en tête, et la ferme répression policière et judiciaire du mouvement de protestation qui a suivi laissent peu de doute.

Après avoir minutieusement marginalisé toutes les voix critiques, Vladimir Poutine, populaire pour avoir restauré la place de son pays sur la scène internationale et ramené un semblant de stabilité, ne compte pas laisser émerger d'opposition, même si la constitution ne lui permet pas de se représenter à un nouveau mandat en 2024.

Consolider la société

L'ancien président russe Boris Eltsine avait annoncé le 9 août 1999, qu'il nommait Vladimir Poutine, alors directeur du FSB, l'héritier du KGB soviétique, à la tête du gouvernement. Les commentateurs voyaient en lui un représentant des services de sécurité capable de mettre fin à l'instabilité politique et aux troubles dans le Caucase, mais aussi un efficace homme d'Etat.

Boris Eltsine et Vladimir Poutine le 31 décembre 2000. [Reuters - Itar Tass]
Boris Eltsine et Vladimir Poutine le 31 décembre 2000. [Reuters - Itar Tass]

Affaibli, le président d'alors, qui a démissionné le 31 décembre suivant au profit de son dauphin, avait expliqué à la télévision que Vladimir Poutine était à même de "consolider la société" et "garantir la continuation des réformes".

Tournant en 2004

A ses débuts, le Premier ministre Poutine s'est montré relativement tolérant et disposé à de bonnes relations avec les Occidentaux. Il  a cependant cultivé l'image d'un dur et a lancé la deuxième guerre de Tchétchénie, socle de sa popularité, qui lui a permis d'être élu président en 2000 avec 53% des voix.

Grâce à une manne pétrolière abondante, sa première décennie au pouvoir est marquée par une remontée du niveau de vie des Russes. Un tournant a toutefois eu lieu en 2004 avec la "révolution orange", qui a abouti à l'élection en Ukraine d'un président pro-occidental, un vote considéré par le Kremlin comme une ingérence occidentale dans son pré carré.

Depuis, les crises se sont multipliées: guerre en Géorgie en 2008, intervention occidentale en Libye en 2011, vécue comme une trahison par Moscou qui soutient désormais Bachar al-Assad en Syrie, crise ukrainienne de 2014 avec l'annexion de la Crimée, puis lancement d'un conflit dans l'Est ukrainien entre forces de Kiev et séparatistes prorusses.

>> Darius Rochebin avait interviewé le chef d'Etat russe en 2015 :

Darius Rochebin interviewe Vladimir Poutine
Darius Rochebin interviewe Vladimir Poutine / L'actu en vidéo / 7 min. / le 27 juillet 2015

Popularité en baisse

L'échéance de la fin de mandat laisse la classe politique russe s'interroger sur les intentions de Vladimir Poutine. Redevenir Premier ministre comme en 2008-2012? Désigner un successeur comme Boris Eltsine en 1999? S'attribuer une fonction honorifique lui permettant de tirer les ficelles comme vient de le faire l'homme fort du Kazakhstan voisin?

La question se pose d'autant plus que la popularité de Vladimir Poutine, stratosphérique après l'annexion de la Crimée, chute depuis l'annonce il y a un an d'une impopulaire réforme des retraites, difficile à accepter pour une population aux revenus très faibles et en baisse continue depuis cinq ans.

>> Revoir les images des arrestations à Moscou le 3 août, lors d'une manifestation de l'opposition :

Vague d'arrestation à Moscou lors d'une manifestation de l'opposition
Vague d'arrestations à Moscou lors d'une manifestation de l'opposition / 19h30 / 1 min. / le 3 août 2019

ats/gma

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