Fernand de Magellan a lancé son périple maritime à Séville en projetant de se rendre aux Moluques, des îles asiatiques riches en épices, pour le compte l'empereur Charles Quint, roi d'Espagne. Il entendait revenir ensuite en Europe par le Cap de Bonne Espérance, au sud de l'Afrique.
Le Portugais avait déjà atteint les Moluques en contournant l'Afrique et il voulait prouver qu'il était possible de faire le tour du globe en passant par l'ouest et en contournant l'Amérique.
Parti avec cinq navires, Magellan a dû faire preuve d'une énorme ténacité pour faire face à une route particulièrement dangereuse, mais aussi au découragement de ses hommes et aux mutineries organisées par ses capitaines espagnols.
Il baptise le Pacifique
Ce n'est qu'en octobre 1520 que le navigateur découvre un passage entre l'océan Atlantique et l'océan Pacifique, un détroit qui portera ensuite son nom. A ce moment-là, il a déjà perdu deux de ses navires: l'un a sombré dans les mers de l'extrême sud du continent américain et l'autre a pris la fuite pour rentrer clandestinement en Espagne plutôt que d'affronter les terribles tempêtes des
mers australes.
Après sa traversée de l'océan Pacifique, qu'il a ainsi nommé parce qu'il y a bénéficié d'une météo particulièrement clémente, Magellan est arrivé dans l'archipel des Philippines, situé plus au nord mais sensiblement à la même longitude que les Moluques.
Tué aux Philippines
Poussé par sa volonté d'évangéliser les peuples indigènes, y compris par la force, Magellan meurt en avril 1521 dans un combat sur l'île de Mactan après avoir surévalué la puissance militaire de ses hommes et de leur armement.
C'est donc un de ses officiers, le Basque Juan Sebastian Elcano, qui a tout d'abord atteint les Moluques en novembre 1521, puis qui a complété le tour du monde parmi les 18 survivants qui ont pu rejoindre leur point de départ en septembre 1522 à bord du seul navire rescapé, le Victoria.
Un homme qui inspire toujours les explorateurs
Admiré pour son courage et sa détermination, Fernand de Magellan continue d'inspirer les explorateurs. Cinq cents ans après la première circumnavigation planétaire, ceux-ci y voient un symbole de la quête du savoir.
"C'est un pionnier d'une époque où les navigateurs qui partaient dans le vide avaient une grosse tendance à ne pas revenir", estime le Français Fabien Cousteau, cinéaste et explorateur océanique comme son grand-père Jacques-Yves Cousteau.
Ce voyage "marque un moment dans l'histoire qui a transformé l'humanité qui a pour la première fois embrassé la planète entière", abonde l'Américain Alan Stern, ingénieur à la NASA et directeur de la mission New Horizons, une sonde qui a récemment survolé l'objet céleste le plus éloigné de la Terre.
"Je dirais même que le voyage de Magellan représente le premier évènement planétaire, de la même façon que Youri Gagarine a signé le premier évènement extraplanétaire", conclut-il.
boi avec afp