Le droit international humanitaire fête lundi ses 70 ans. Le 12 août 1949, quatre ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, une soixantaine d'Etats avaient signé les Conventions de Genève. Lors de conflits internationaux, ces traités sont aujourd'hui encore la référence en matière de protection des droits humains. Ils protègent notamment les civils et les blessés de guerre.
Mais aujourd'hui, certains aimeraient élargir ces textes à d'autres domaines comme les milieux maritimes. Car les droits humains ne semblent pas avoir la même valeur sur mer que sur terre.
Une Déclaration de Genève en préparation
C'est le constat que fait l'ONG britannique Human Rights At Sea. Et pour y remédier, elle prépare en coulisses depuis six ans la Déclaration de Genève. Il s'agit d'un traité non-contraignant pour faire respecter les droits humains dans les eaux internationales.
Assurer la protection des humains partout
"Il est temps maintenant qu'on parle explicitement des droits humains en mer", explique son fondateur David Hammond lundi dans La Matinale. "Quand vous voyez les abus sur des ferries abandonnés au large, ou les pêcheurs à travers le monde contraints à des chasses illégales non-déclarées et non-réglementées, et bien sûr la crise migratoire en mer Méditerranée, on en revient toujours à la même chose: la protection des êtres humains. Qu'ils soient sur terre ou sur la mer, ça ne devrait faire aucune différence."
Et pourtant, malgré des traités généraux bien connus sur les droits humains, l'immensité des océans semble favoriser une certaine impunité. La future Déclaration de Genève a donc pour objectif de réglementer précisément ce qui se passe en mer. L'ONG a l'ambition, d'ici cinq ans, d'en faire un texte reconnu par les Nations unies.
Joëlle Cachin/oang
Jet d'eau en rouge lundi à Genève
Le Jet d'eau prendra une couleur rouge lundi à Genève. Ce dispositif va célébrer les 70 ans des Conventions de Genève, qui régissent le droit international humanitaire (DIH).
Ces quatre accords, pilotés par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et dont la Suisse est dépositaire, exigent notamment un traitement adapté d'un combattant désarmé, détenu, blessé ou malade mais aussi des civils. Ils interdisent aussi aux acteurs d'un conflit de prendre pour cibles des infrastructures comme des centres de santé ou d'éducation.
Au total, 196 Etats ont signé ces conventions. Le CICR a prévu une exposition et des rencontres pour les honorer dans les prochaines semaines à Genève.