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La coalition au Yémen réplique après la prise du palais présidentiel

Des séparatistes du sud dans les rues d'Aden le 10 août 2019. [Reuters - Fawaz Salman]
La coalition au Yémen réplique après la prise du palais présidentiel / Le Journal horaire / 25 sec. / le 11 août 2019
La coalition menée par l'Arabie saoudite, qui soutient le président du Yémen, a recouru à la force dimanche pour contraindre des combattants séparatistes à se retirer de positions du gouvernement yéménite. Celles-ci avaient été prises la veille dans la grande ville portuaire d'Aden.

Les séparatistes luttant pour une indépendance du sud du Yémen se sont emparés samedi du palais présidentiel à Aden, vide puisque le chef de l'Etat Abd Rabbo Mansour Hadi vit à Ryad. Le gouvernement du Yémen dénonce un "coup d'Etat".

Déjà ravagé par plus de cinq ans d'une guerre opposant les rebelles Houthis à des forces loyales au président Hadi, le Yémen s'est enfoncé davantage dans le chaos depuis que des affrontements meurtriers ont éclaté mercredi entre différentes unités du camp progouvernemental à Aden. Les séparatistes du Sud et le gouvernement luttaient ensemble contre les Houthis.

Située sur la côte sud du Yémen, Aden est la capitale provisoire du pays depuis que les rebelles Houthis, issus eux du nord du pays, contrôlent la capitale historique Sanaa. Depuis jeudi, les violences entre combattants séparatistes et soldats gouvernementaux ont fait 40 morts et 260 blessés, dont de nombreux civils, a annoncé dimanche le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU.

Ultimatum de la coalition

La coalition militaire dirigée par Ryad a annoncé dimanche avoir frappé une position posant "une menace directe à un important site du gouvernement légitime" du Yémen.

Elle a appelé le Conseil de transition du sud (STC), qui représente les séparatistes réclamant l'indépendance pour le sud du Yémen, à "se retirer immédiatement et complètement des positions prises par la force" sous peine de nouvelles frappes.

Le Yémen du Sud était un Etat indépendant jusqu'en 1990. Dans le sud, existe toujours un fort ressentiment contre les Yéménites originaires du Nord, accusés d'avoir imposé par la force l'unification du pays.

ats/jop/nr

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Hostilité Nord-Sud

Ce n'est pas la première fois que les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC) s'opposent aux unités loyales au président Hadi. En janvier déjà, des combats entre séparatistes et forces loyales au président avaient fait au moins 38 morts. La situation ne s'était apaisée qu'après une intervention concertée saoudo-émiratie.

Le Yémen est à présent confronté au risque d'une "guerre civile dans la guerre civile" ravageant déjà le pays, a estimé dans un rapport le centre de réflexion sur les conflits International Crisis Group (ICG).