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Recul des émissions de CO2 grâce à la crise

Les émisssions de Co2 ont augmenté de 3,6% en 15 ans.
Les émissions mondiales de CO2 augmentaient jusqu'ici de 3% par an en moyenne.
La crise économique pourrait venir en aide au climat. Les émissions mondiales de CO2, une des principales causes du réchauffement climatique, pourraient chuter de 3% en 2009 grâce à la conjoncture, selon une étude rendue publique mardi à Bangkok par l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Cette baisse serait la plus forte jamais enregistrée depuis 40
ans, a précisé l'économiste en chef de l'AIE, Fatih Birol, au cours
d'une conférence de presse, rappelant que l'évolution des émissions
mondiales était jusqu'ici de +3% par an en moyenne. Selon lui,
cette inversion de tendance représente une «fenêtre de tir unique»
pour se mettre sur une trajectoire qui permettrait de limiter le
réchauffement de la planète à deux degrés, sous réserve de mise en
place très rapide des politiques adéquates.

Freiner d'ici 2020

Par ailleurs, les émissions de gaz à effet de serre doivent
atteindre leur maximum avant 2020 dans les grands pays en
développement pour éviter que le réchauffement climatique n'échappe
à tout contrôle, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE)
dans son rapport pour 2009.



Les recommandations de l'agence sont beaucoup plus ambitieuses que
les propositions formulées par des pays tels que la Chine dans les
négociations menées sous l'égide des Nations unies, qui doivent
s'achever en décembre à Copenhague par l'adoption d'un traité
international. L'agence juge en outre que la consommation maximum
d'énergies fossiles doit être atteinte avant 2020 pour maintenir le
réchauffement climatique sous le seuil de 2ðC.



Elle évalue par ailleurs à 3% la réduction des émissions de gaz à
effet de serre en 2009, réduction due en partie à la crise
économique. «Cela nous offre l'occasion de réaliser de véritables
progrès sur la voie d'un avenir énergétique propre, à condition que
les décisions appropriées soient mises en oeuvre rapidement»,
souligne Nobuo Tanaka, directeur général de l'AIE, dans un
communiqué .



afp/cht

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Le rôle central de la Chine

L'AIE a mis en avant le rôle central de la Chine, devenue en 2007 le premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète, devant les Etats-Unis. "La Chine est aujourd'hui le premier émetteur mais elle est aussi l'un des pays qui fait les efforts les plus marqués pour s'orienter vers un développement durable", a relevé Fatih Birol.

Selon l'économiste de l'AIE, si la Chine atteint les objectifs qu'elle s'est elle-même fixés, ses réductions relatives d'émissions en 2020 (par rapport à ce qu'elles auraient été sans action spécifique) représenteraient un quart de l'effort nécessaire au niveau mondial pour rester sous la barre des deux degrés. "C'est énorme. Cela placerait la Chine à la pointe du combat contre le changement climatique", a-t-il souligné.

Pour ajouter encore au sentiment d'urgence, l'AIE a souligné que tout retard dans la conclusion d'un accord international se paierait au prix fort. Chaque année de retard, à compter de 2010, ajoutera "500 milliards de dollars à l'investissement total nécessaire dans le secteur énergétique" pour parvenir à ce scénario, a expliqué Nobuo Tanaka, directeur exécutif de l'AIE.