Le Royaume-Uni exporte chaque mois 45 millions de boîtes de médicaments vers d'autres pays de l'Union européenne, tandis qu'il en importe quelque 37 millions. Les échanges de substances pharmaceutiques ont représenté l'équivalent de près de 15 milliards de francs suisses en 2016.
Après le Brexit, fixé en l'état au 31 octobre prochain, près de 6000 de ces produits devront passer par une nouvelle procédure de licence. Selon les experts, les contrôles accrus dans les ports et aux frontières retarderont le transport des médicaments, mais aussi des composants chimiques nécessaires à leur fabrication. Certaines substances pourraient également ne plus recevoir les autorisations de commercialisation.
L'industrie s'organise
De nombreux Etats membres de l'UE sont déjà confrontés à des manques de médicaments en raison de difficultés de production, de réglementation ou de distribution. Selon le Groupement pharmaceutique de l'Union européenne, les vaccins viennent souvent à manquer.
En février, les Pays-Bas ont par exemple estimé que 50 médicaments essentiels étaient menacés de pénurie en cas de divorce sans accord. Les incertitudes ont depuis été levées pour la plupart d'entre eux mais des problèmes pourraient survenir avec d'autres traitements, indique le ministère de la Santé.
Les groupes pharmaceutiques, eux, s'organisent: des traitements des composants à courte durée de conservation pourront ainsi être transférés par avion.
Autorisations déjà finalisées
L'Agence européenne des médicaments (EMA), organisme européen de réglementation du secteur, estime de son côté que l'UE est bien préparée et dit avoir finalisé les autorisations pour la quasi-totalité des 400 médicaments sous sa surveillance qui devaient encore être clarifiées en raison du Brexit.
Des autorisations sont toutefois en attente pour trois produits nécessitant une licence européenne, a déclaré un responsable de l'EMA sans les identifier.
Reuters/ani