La Ligue voulait que la motion de défiance soit votée dès mercredi pour pouvoir organiser des élections législatives anticipées en octobre. Le Sénat a refusé cette demande: le président du Conseil Giuseppe Conte s'exprimera donc le 20 août devant les parlementaires, mais il ne pourra pas être renversé par un vote de censure. Il s'agit là de la solution que plaidait le Mouvement 5 étoiles (M5S).
Depuis qu'il a fait éclater la coalition Ligue-M5S, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini fait campagne pour gouverner le pays, misant sur sa popularité dans les sondages. Pour atteindre ses objectifs, il a renoué avec ses anciens alliés de Forza Italia (centre droit) de Silvio Berlusconi et de Frères d'Italie (extrême droite) de Giorgia Meloni.
Front "anti-Salvini" en force
Face au chef de la Ligue, un front opposé aux élections a gagné en ampleur. Il regroupe la plupart des parlementaires du Mouvement 5 étoiles (M5S) ainsi que l'aile proche de Matteo Renzi du Parti démocrate, avec l'appoint probable d'autres formations soucieuses de ne pas perdre leurs sièges au parlement.
Matteo Renzi avait proposé au M5S son soutien à un gouvernement qui adopterait la suppression de 345 parlementaires sur 630. Et surtout, l'élaboration du budget 2020 à présenter d'ici fin septembre, ce qui serait impossible en cas de scrutin à l'automne. L'ancien Premier ministre a aussi mis en garde contre un risque de récession.
D'ici au 20 août, le jeu reste donc très ouvert. L'ébauche mardi d'une alliance Parti démocrate-M5S pourrait déboucher sur un nouveau gouvernement, soit de courte durée et de techniciens pour adopter le budget et préparer de nouvelles élections, soit sur un exécutif remanié, formé de ministres du M5S, appuyé par le centre gauche et d'autres formations. En l'absence d'une majorité solide, des élections redeviendraient inéluctables.
agences/ani