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Les manifestations à Hong Kong, des actes "quasi-terroristes" pour Pékin

La police armée dans le hall des départs de l'aéroport de Hong Kong. [Reuters - Thomas Peter]
Les manifestations à Hong Kong sont des actes quasi terroristes pour Pékin / Le Journal horaire / 26 sec. / le 14 août 2019
La Chine a vigoureusement dénoncé des agressions "quasi-terroristes" contre ses ressortissants à Hong Kong durant des affrontements la veille en marge de manifestations pro-démocratie à l'aéroport de Hong Kong. Ce dernier a repris son fonctionnement normal.

"Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces actes quasi-terroristes", a déclaré dans un communiqué Xu Luying, porte-parole du Bureau des affaires de Hong Kong et de Macao du gouvernement chinois. Mardi, deux Chinois du continent ont été passés à tabac au cinquième jour d'une mobilisation sans précédent à l'aéroport de Hong Kong qui a paralysé les vols lundi et mardi.

C'est la deuxième fois cette semaine que la Chine cherche à assimiler les manifestations à du "terrorisme", avec des avertissements de plus en plus inquiétants qui font craindre une répression militaire alors que le mouvement en est à sa dixième semaine.

"Crime grave"

Lundi déjà, à Pékin, le Bureau des affaires de Hong Kong et Macao avait déclaré que des attaques de "manifestants radicaux" de Hong Kong contre des policiers constituaient "un crime grave", révélant "de premiers signes de terrorisme". Et deux médias publics, le Quotidien du peuple et le Global Times, avaient diffusé une vidéo censée représenter des blindés de transport de troupes se dirigeant vers Shenzhen, aux portes de Hong Kong.

Mardi, le président américain Donald Trump a encore fait monter les craintes d'une intervention militaire en affirmant que ses services de renseignement faisaient état d'un déploiement de l'armée chinoise "à la frontière avec Hong Kong".

Retour à la normale à l'aéroport

La plupart des manifestants ont quitté tôt mercredi l'aéroport dont le site internet affichait des dizaines de vols partis durant la nuit et des centaines d'autres au départ tout au long de la journée. Beaucoup étaient toutefois retardés.

>> Lire : Les manifestants bloquent les passagers à l'aéroport de Hong Kong

Dans le hall des départs, les comptoirs d'enregistrement fonctionnaient normalement et il ne restait qu'une poignée de manifestants, dont beaucoup dormaient. "L'aéroport est notre dernière monnaie d'échange", confiait l'un d'eux.

Les rassemblements pro-démocratie ont paralysé lundi et mardi l'aéroport international, le huitième plus fréquenté au monde (74 millions de passagers en 2018), accentuant la crise la plus aiguë traversée par les autorités chinoises à Hong Kong depuis la rétrocession de la colonie britannique en 1997.

Le mouvement pro-démocratie, qui a vu des millions de personnes descendre dans les rues de Hong Kong, est parti début juin du rejet d'un projet de loi hongkongais autorisant les extraditions vers la Chine. Il a depuis considérablement élargi ses revendications pour dénoncer le recul des libertés et les ingérences de la Chine.

ats/sjaq

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