L'Iran a garanti par écrit que la cargaison du Grace 1 n'était pas destinée à la Syrie, frappée par un embargo de l'Union européenne, et Gibraltar a donc demandé à la Cour de lever l'immobilisation. Le président de la Cour, le juge Anthony Dudley, a en revanche déclaré qu'il n'avait pas été saisi par écrit d'une demande américaine de prolonger l'immobilisation du pétrolier, annoncée dans la matinée par le ministère public de Gibraltar.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a estimé jeudi que la libération du pétrolier iranien par les Britanniques démontre que la "tentative de piraterie" des Etats-Unis, qui réclamaient la poursuite de l'immobilisation, avait échoué.
Intervention américaine en vain
Alors qu'un accord entre Londres et Téhéran semblait à portée de main, Washington avait déposé dans la nuit de mercredi à jeudi une demande d'entraide judiciaire pour que le navire soit saisi, a expliqué jeudi matin l'avocat du ministère public Joseph Triay devant la Cour suprême du territoire britannique.
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"Le ministère américain de la Justice a demandé la saisie du Grace 1 en alléguant un certain nombre de motifs qui sont en train d'être examinés", a précisé un porte-parole du gouvernement de Gibraltar, ajoutant que l'audience était reportée à 16H00 (14H00 GMT).
La Cour devait décider de prolonger ou pas l'immobilisation du pétrolier Grace 1, soupçonné de transporter du pétrole vers la Syrie en violation d'un embargo européen. La fin de l'immobilisation du Grace 1 est pour l'instant fixée au samedi 19 août.
Capitaine et officiers libérés
Sans cette demande reçue à 01H30 (23H30 GMT mercredi), "le navire serait reparti", a déclaré le président de la Cour suprême, le juge Anthony Dudley.
Une demande d'entraide judiciaire consiste généralement à demander à un tribunal tel que celui de Gibraltar d'appliquer une décision d'un tribunal étranger, dans ce cas, d'un tribunal américain.
Entre-temps, le capitaine et les trois officiers du Grace 1, qui étaient en liberté sous caution, ont été formellement libérés, a annoncé un porte-parole du gouvernement de Gibraltar.
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afp/ebz
Pétrolier arraisonné le 4 juillet dernier
Le Grace 1, chargé de 2,1 millions de barils de pétrole, a été arraisonné le 4 juillet par la police de Gibraltar et les forces spéciales britanniques, provoquant une crise diplomatique entre Téhéran et Londres.
Téhéran assure que le pétrolier naviguait dans les eaux internationales et accuse le Royaume-Uni de "piraterie", réclamant depuis le début que les Britanniques le laissent repartir.
Le 19 juillet, l'Iran a immobilisé dans le détroit d'Ormuz un pétrolier britannique, le Stena Impero, soupçonné de "non-respect du code maritime international".