Dans le port de Padang, à l'ouest du pays, des experts suisses
et japonais ont commencé à travailler avec l'aide de chiens
renifleurs et d'équipements infrarouge, prêtant main forte aux
équipes locales débordées et sous-équipées (voir
ci-contre).
Espérance de vie de 5 à 7 jours
Dans cette ville de près d'un million d'habitants, la course
contre la montre était engagée pour dégager des survivants dans les
écoles, hôtels ou maisons qui ne sont plus que monticules de
briques et de barres d'acier. "Nous estimons qu'entre 3000 et 4000
personnes sont toujours coincées ou ensevelies sous les décombres",
a déclaré samedi à l'AFP El-Mostafa Benlamlih, coordinateur de
l'aide humanitaire de l'ONU en Indonésie.
"On considère généralement que la
durée maximale de survie pour une personne ensevelie à la suite
d'un tremblement de terre est de cinq jours", a-t-il ajouté.
Le responsable de la Fédération internationale des sociétés de la
Croix Rouge et du Croissant Rouge, Bob McKerrow, a fait état d'une
même estimation, basée sur des visites dans la ville de Padang et
les zones alentours.
"Nous en sommes environ à 4000", a-t-il dit, en soulignant
cependant qu'il y avait encore de l'espoir de dégager des
survivants, capables, selon lui, de tenir jusqu'à sept jours. "J'ai
l'expérience des gros séismes et si vous disposez d'une poche
d'air, ça va. Il fait chaud dehors, mais c'est frais à l'intérieur.
Il reste de l'espoir si les gens peuvent respirer".
Déjà un millier de morts
Les autorités indonésiennes n'ont pas actualisé samedi le bilan
des décès, qui s'élevait la veille à 777 morts confirmées. L'ONU a
évalué le nombre de décès à 1100. Les centaines de villages aux
alentours de Padang, situés dans les montagnes, ont également été
ravagés par le séisme d'une magnitude de 7,6 survenu mercredi. Des
journalistes de l'AFP qui se sont rendus samedi dans cette zone ont
vu des dizaines de maisons effondrées tout au long d'une route
escarpée et quatre villages détruits par des glissements de
terrain.
Un responsable local des secours a affirmé que jusqu'à 400
personnes pourraient avoir trouvé la mort dans ces villages. "La
difficulté pour les opérations de secours est que les maisons se
trouvent sous quatre mètres de boue", a-t-il expliqué. "Pour
l'instant, nous n'avons que nos mains pour creuser". Une équipe de
secours d'une centaine de personnes est bien arrivée sur place,
mais sans avoir pu apporter avec elle des engins de dégagement, car
les routes sont étroites et endommagées.
Un SMS encourageant
Un message envoyé par téléphone portable offrait samedi un
espoir de retrouver vivants des clients d'un hôtel de Padang, qui
s'est écroulé trois jours plus tôt à la suite du fort séisme ayant
frappé l'île de Sumatra, a indiqué la police.
Le SMS a été envoyé vendredi soir par un employé du ministère des
Pêches qui participait à une réunion dans l'hôtel Ambacang à
l'heure du tremblement de terre mercredi, selon le chef de la
police de Padang, Boy Rafri Amar. Parvenu à un membre de sa
famille, le message demande aux sauveteurs "de creuser les débris
avec précaution car il y a sept autres personnes vivantes" en
compagnie de l'auteur du SMS, a précisé le policier.
"Nous espérons donc qu'il y a encore des survivants, qui seraient
coincés dans un espace restreint", a souligné Boy Rafri Amar. Les
secours avaient indiqué vendredi qu'une centaine de personnes
étaient probablement ensevelies dans les décombres de l'hôtel qui
accueillait mercredi deux réunions.
Les secours seront renforcés dimanche par un détachement français
de 72 sapeurs-sauveteurs, dont six maîtres chiens. "Il va mener une
mission polyvalente destinée à tenter de découvrir des victimes
sous les décombres mais aussi à porter assistance aux sinistrés"
avec 25 tonnes de matériel (groupes électrogènes, médicaments...),
a expliqué l'ambassadeur de France à Jakarta, Philippe
Zeller.
afp/mej
Les secouristes suisses à pied d'oeuvre
L'équipe de sauveteurs suisses est à pied d'oeuvre depuis plus de 24 heures dans la ville indonésienne de Padang. Malgré un travail de recherche quasiment ininterrompu, les secouristes n'ont pas encore retrouvé de personne vivante sous les décombres.
"Nos équipes travaillent ou ont déjà travaillé sur 7 à 8 sites", a indiqué à l'ATS Michèle Mercier, porte-parole sur place de l'équipe suisse d'intervention. "Nous n'avons pas retrouvé de personnes vivante", a-t-elle ajouté, précisant que les Suisses ont sorti six corps au total.
Tous les endroits ne sont pas encore repérés, précise Michèle Mercier. "Le travail de recherche et de sauvetage se poursuit pratiquement non-stop. Grâce au nombre de sauveteurs - 115 personnes - nous pouvons faire des tournus."
Plusieurs autres pays participent à cette mission hors les murs: Singapour, le Japon, l'Australie, la Corée du Sud et les Emirats arabes unis.
Les Suisses ne se fixent pas de date butoir pour leur intervention à Sumatra. "Il ne faut pas s'en donner", soutient Michèle Mercier. "Il faut maintenir l'espoir et montrer aux victimes qu'elles ne sont pas oubliées."
Philippines: Parma fait 4 morts
Le typhon Parma a balayé samedi le nord-est des Philippines, où il a fait quatre morts, emporté des toits et déraciné des arbres. La dépression, d'une violence inégalée depuis 2006 dans l'archipel, a touché terre dans la province peu peuplée de Cagayan. Le bureau météorologique a déclaré qu'elle devrait regagner la mer d'ici dimanche matin.
Des pluies moins intenses que prévu se sont abattues sur les côtes orientales. Mais les zones les plus peuplées, notamment Manille et la côte ouest, étaient relativement épargnées, une semaine après le passage du typhon Ketsana, qui a fait près de 300 morts.
Environ 100'000 personnes ont été évacuées par mesure de sécurité sur la côte Est. La présidente philippine Gloria Arroyo avait décrété vendredi l'état de catastrophe naturelle sur l'ensemble du pays dans l'attente du typhon Parma.
Au nord, Taïwan se préparait également à l'arrivée du typhon qui devrait se traduire par des vents violents et des pluies torrentielles durant le week-end. Deux mois après le passage du typhon Morakot, qui a fait plus de 600 morts à Taïwan, six villages du sud de l'île ont été évacués samedi, a indiqué la chaîne de télévision TVBS.