Il s'agit du cinquième épisode d'un important mouvement de contestation qui agite depuis un mois la capitale russe, après l'exclusion de candidats indépendants aux élections locales du 8 septembre.
Les communistes, d'ordinaire considérés comme des opposants "tolérés" par le Kremlin, se sont joints cette fois pleinement à la contestation: même si leurs candidats ont été autorisés à participer au scrutin moscovite du 8 septembre - car leur parti est représenté au Parlement russe - ils se sont réunis sur l'avenue Sakharov pour des "élections honnêtes et propres" lors d'un meeting autorisé. Le rassemblement a réuni un peu moins de 4000 personnes - dont beaucoup de retraités - selon les chiffres de l'ONG White Counter spécialisée dans le comptage des manifestants.
Libéraux dispersés dans plusieurs endroits
Après avoir demandé eux aussi à se réunir à nouveau sur l'avenue Sakharov et à organiser une marche dans le centre de Moscou, l'opposition libérale a en revanche cette fois essuyé un refus des autorités. "L'autorisation est refusée car elle risque de constituer une gêne pour les piétons", a affirmé sur Facebook l'un des organisateurs, le journaliste et député municipal Ilia Azar. En réponse, il a appelé chacun à manifester en solitaire en tenant des affiches de protestation dans plusieurs endroits de la ville.
La vague de manifestations, depuis mi-juillet, a été fermement réprimée par la police qui a procédé au total à près de 30'000 arrestations. Les meneurs de la contestation ont été emprisonnés, dont le principal opposant au Kremlin, le blogueur anticorruption Alexeï Navalny.
Election du Parlement de Moscou en jeu
Le mouvement a débuté après le rejet, officiellement pour des vices de forme, de l'enregistrement d'une soixantaine de candidats indépendants à l'élection du Parlement de Moscou. Chargée de valider le budget faramineux de la capitale, cette instance est actuellement composée de fidèles du maire pro-Kremlin, Sergueï Sobianine.
Les élections du Parlement de Moscou, qui se tiendront parallèlement à d'autres scrutins régionaux et locaux dans le pays, s'annoncent difficiles pour les candidats du pouvoir, dans un contexte de grogne sociale et de stagnation économique.
afp/oang