Cette "déclaration constitutionnelle", qui définit les 39 mois de transition à venir, a été signée par Mohammed Hamdan Daglo, numéro deux du Conseil militaire, et Ahmed Al-Rabie, représentant de l'Alliance pour la Liberté et le Changement (ALC), fer de lance de la contestation.
De nombreux dirigeants et représentants africains comme le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, figure de la médiation, et le président de la commission de l'Union Africaine Moussa Faki, ont assisté à la cérémonie.
Les ministres d'Etat saoudien et émirati des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir et Anwar Gargash, ont également fait le déplacement à Khartoum, tout comme des émissaires américains et britanniques ainsi que des représentants de l'ONU et de la Ligue arabe.
Près de huit mois de contestation
L'accord, conclu début août, a mis fin à près de huit mois d'un mouvement de contestation inédit qui a mené le 11 avril à la chute du président Omar el-Béchir, resté 30 ans au pouvoir, avant de se retourner contre les généraux du Conseil militaire de transition qui a pris sa succession.
Conclu à la faveur d'une médiation de l'Ethiopie et de l'Union africaine, cet accord a été accueilli avec soulagement des deux côtés, les manifestants célébrant la victoire de leur "révolution" et les généraux s'attribuant le mérite d'avoir évité une guerre civile.
Doutes sur les institutions de transition
La composition du Conseil souverain, qui doit mener la transition, devrait être annoncée dimanche et celle du gouvernement le 28 août. Jeudi, la contestation a désigné Abdallah Hamdok, un ex-économiste de l'ONU, pour devenir Premier ministre. Le Conseil souverain doit annoncer mardi s'il le confirme. Il aura alors la lourde tâche de relever l'économie du pays qui s'est écroulée après que la sécession du sud en 2011 l'a privée des trois quarts de ses réserves de pétrole. Inflation et pénuries ont été des moteurs de la contestation.
Mais beaucoup de Soudanais et d'observateurs doutent encore de la capacité des institutions de transition à limiter le pouvoir de l'élite militaire. Si celle-ci est minoritaire au sein des 11 membres du Conseil souverain, il sera d'abord dirigé par un général pendant 21 mois. Et les généraux choisiront les ministres de l'Intérieur et de la Défense.
L'une des premières conséquences de l'accord devrait être la levée de la suspension du Soudan de l'Union Africaine en juin dernier.
afp/oang