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Les agriculteurs perturbent le trafic routier en France

Les agriculteurs ont bloqué certaines autoroutes à grand renfort de tracteurs
Les agriculteurs ont bloqué certaines autoroutes à grand renfort de tracteurs
Des Champs-Elysées à Toulouse, plus de 50'000 agriculteurs ont défilé en France. Ils demandent au gouvernement de les aider à franchir la crise que traverse leur secteur, a annoncé le syndicat FNSEA. Ils réclament un plan d'aide de 1,4 milliard d'euros.

Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a promis un plan
d'aide global sur la base des résultats de revenus 2009, connus la
semaine prochaine, et de réclamer à la Commission européenne une
régulation des marchés, notamment laitiers.



Les revenus des agriculteurs ont baissé de 10 à 20% en 2009 et
Nicolas Sarkozy a promis vendredi dans une interview au Figaro «des
initiatives fortes» avant la fin du mois pour garantir «aux
agriculteurs un juste prix de leur travail».

Des tracteurs sur les autoroutes

La FNSEA, principal syndicat d'agriculteurs, jugé trop timide
par sa base durant la crise du lait, a revendiqué une mobilisation
plus élevée que prévue. Selon Arnaud Lemoine, son porte-parole,
plus de 52'000 agriculteurs sont rassemblés dans 23 villes de
France, ainsi que 7000 tracteurs et un millier d'animaux.



A Paris, une quarantaine d'agriculteurs ont bloqué au petit matin
la circulation sur les Champs-Elysées au niveau du restaurant Le
Fouquet's, où Nicolas Sarkozy avait fêté son élection en mai
2007.



Les perturbations ont commencé très tôt sur les autoroutes en
province. Des milliers de tracteurs se sont rendus dans les villes
et ont provoqué des opérations escargot.



A Toulouse, plus de 4000 agriculteurs selon les organisateurs,
environ 3500 selon la police, ont envahi la ville accompagnés
d'environ 300 tracteurs ou engins agricoles.

«Du concret»

«C'est toute notre profession qui est touchée de plein fouet. Il
faut de toute urgence que le président fasse de notre agriculture
une priorité nationale», a expliqué l'un des organisateurs,
Christophe Canal, président des Jeunes Agriculteurs de
Midi-Pyrénées. «On n'attend plus des paroles mais du concret», a
déclaré le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer.



Bruno Le Maire a dit entendre «la détresse de tous les
agriculteurs». «Nous devons d'abord répondre à la crise immédiate.
Nous le ferons», a affirmé sur France Info le ministre de
l'Agriculture, qui attend d'étudier la semaine prochaine les
revenus des agriculteurs en 2009.



ats/sbo

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Aides de Bruxelles attendues

Sommée d'agir par des agriculteurs en colère contre la chute des cours du lait et sous la pression des ministres européens de l'Agriculture, Bruxelles va annoncer lundi une aide additionnelle «proche de 300 millions d'euros» en 2010, a-t-on appris vendredi de source européenne.

L'annonce en sera faite par la commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel lors d'une réunion des ministres européens à Luxembourg, où sont également attendus des milliers de producteurs de lait en colère, a-t-on précisé de même source.

Lundi dernier, lors d'une réunion ministérielle à Vienne, 21 pays emmenés par la France et l'Allemagne avaient signé un texte réclamant un «cadre régulatoire pour le marché du lait européen».

Le porte-parole de la commissaire européenne Mariann Fischer Boel, Michael Mann, s'est refusé à confirmer le déblocage de cette nouvelle aide, soulignant néanmoins que la demande des 21 nécessitait «une réponse de la Commission». Mercredi, il avait estimé que débloquer 300 millions d'euros allait nécessairement se faire au détriment d'autres secteurs.

Depuis plusieurs mois, les producteurs laitiers européens tirent la sonnette d'alarme, se disant étranglés par la chute des prix du lait à la production, parfois de plus de 50% par rapport à un pic en 2007-2008.

Une enveloppe additionnelle de 300 millions d'euros en 2010 représente toutefois bien peu pour les centaines de milliers d'éleveurs qui produisent du lait en Europe, remarque Gérard Choplin, de la Coordination européenne d'agriculteurs altermondialiste Via Campesina.