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L'ex-président soudanais Omar el-Béchir devant la justice de son pays

L'ex-président Omar el-Béchir dans une cage au premier jour de son procès à Khartoum. [Reuters - Mohamed Nureldin Abdallah]
L'ex-président soudanais Omar el Béchir devant la justice de son pays / Le Journal horaire / 22 sec. / le 19 août 2019
L'ex-président soudanais Omar el-Béchir, évincé du pouvoir en avril dernier, a comparu lundi sous haute sécurité devant un tribunal de Khartoum où il est jugé pour corruption. Il a reconnu avoir perçu 90 millions de dollars en espèces de l'Arabie saoudite.

L'ex-chef de l'Etat, âgé de 75 ans, a pris place dans une cage en métal, mal rasé et vêtu d'une robe blanche traditionnelle. Il a été informé qu'il faisait face à des accusations de "possession de devises étrangères, de corruption" et de trafic d'influence.

Son procès au Soudan ne concerne pas les accusations de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et de génocide portées par la Cour pénale internationale (CPI) depuis une décennie.

Argent versé par l'Arabie saoudite

L'enquêteur en charge de l'instruction a détaillé des aveux d'Omar el-Béchir sur le versement d'importantes sommes d'argent saoudien en espèces - à hauteur de 90 millions de dollars.

Selon cet enquêteur, le dirigeant déchu a admis qu'il décidait de l'utilisation de ces sommes, qu'elles avaient effectivement été dépensées, mais qu'il ne se rappelait pas précisément comment et ne disposait d'aucun document.

Inculpé pour meurtres

En mai, le procureur général avait par ailleurs déclaré que le dirigeant déchu avait été inculpé pour des meurtres commis lors des manifestations anti-régime ayant conduit à son éviction, sans préciser quand il devra répondre de cette accusation.

Amnesty International a averti la semaine dernière que son procès pour corruption ne devait pas détourner l'attention des accusations plus lourdes auxquelles l'ancien dirigeant est confronté devant la CPI à La Haye.

Les protestations contre le régime Béchir avaient éclaté le 19 décembre, après un triplement du prix du pain. Elles se sont poursuivies après sa chute afin d'obtenir un transfert du pouvoir aux civils, et ont abouti samedi à la signature d'un accord entre généraux au pouvoir et contestation.

>> Lire aussi : Militaires et contestataires ont signé l'accord de transition au Soudan

afp/nr

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Guerre au Darfour

Omar el-Béchir, qui a dirigé le pays d'une main de fer après un coup d'État soutenu par les islamistes en 1989, fait l'objet de mandats d'arrêt internationaux de la CPI pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide, au cours de la guerre au Darfour, où une rébellion a éclaté en 2003. Selon l'ONU, le conflit a fait plus de 300'000 morts et 2,5 millions de déplacés.
La CPI exige depuis des années qu'Omar el-Béchir soit jugé, et a renouvelé son appel depuis sa chute. Amnesty a exhorté les nouvelles institutions de transition au Soudan à ratifier le Statut de Rome de la CPI, ce qui permettrait de transférer l'ancien chef d'Etat à ce tribunal international.