Les présidents russe et français ont multiplié les signes de bonne volonté pour détendre les relations entre la Russie et l'Europe, notamment sur l'Ukraine, sans esquiver leurs contentieux sur la Syrie ou les droits humains.
Emmanuel Macron a appelé de ses voeux un sommet à quatre (France, Russie, Allemagne, Ukraine) "dans les prochaines semaines" sur le conflit ukrainien qui empoisonne les relations entre la Russie et l'Europe.
"Nous aurons à considérer l'opportunité, ce qui est mon souhait, d'un nouveau sommet en format Normandie (Russie, Ukraine, Allemagne, France) dans les prochaines semaines", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune.
Vladimir Poutine se veut "prudemment optimiste"
Vladimir Poutine, qui avait battu froid le nouveau président ukrainien après son élection, a fait part d'un "optimisme prudent" sur ce dossier, et de sa disponibilité à en discuter.
"Je vais parler (avec Emmanuel Macron) de mes contacts avec le nouveau président ukrainien. Il y a des choses qui sont dignes de discussions", a-t-il répondu.
"Une Europe de Lisbonne à Vladivostok"
Le président français a aussi plaidé pour un rapprochement entre l'Union européenne (UE) et la Russie, qui ont des relations compliquées, appelant à retrouver la "confiance" dans un ordre international en "recomposition".
Malgré "les malentendus des dernières décennies, les débats sur la relation avec l'Occident", la Russie "est européenne", et "nous avons à réinventer une architecture de sécurité et de confiance entre l'UE et la Russie", a-t-il insisté, évoquant une Europe "de Lisbonne à Vladivostok".
Geste symbolique, Emmanuel Macron a aussi annoncé qu'il se rendrait à Moscou en mai 2020 pour assister aux célébrations du 75e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.
"Je suis reconnaissant" à Emmanuel Macron d'avoir accepté cette invitation, a répondu Vladimir Poutine. Les Russes accordent la plus haute importance à ces commémorations qui ont été boudées par les Occidentaux depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.
Refus de condamner la répression des manifestations
Interrogé sur la répression de manifestations pro démocratie ces dernières semaines en Russie, le maître du Kremlin a riposté en renvoyant aux violences qui ont émaillé le mouvement de protestation des "gilets jaunes" en France à la fin d'année dernière et au printemps.
"Nous ne voulons pas d'une situation similaire" à celle qui a récemment prévalu à Paris, a-t-il lancé, dans une de ces piques dont il est coutumier dans l'adversité, assurant que les autorités russes agiraient pour que les manifestations d'opposants à Moscou restent dans le "cadre de la loi".
ats/ther