En costume sombre, le prélat de 78 ans a comparu devant la Cour suprême de l'Etat australien de Victoria à Melbourne, baissant régulièrement la tête pendant que la juge lisait la décision rejetant son appel. La foule massée à l'extérieur a salué le verdict avec des applaudissements qui ont été entendus jusque dans la salle d'audience.
Plus haut représentant de l'Eglise catholique jamais condamné pour viol sur mineur, le cardinal, qui clame son innocence, a été reconnu coupable en décembre de cinq chefs d'accusation, notamment d'avoir imposé une fellation en 1996 à un garçon de 13 ans et de s'être masturbé en se frottant contre l'autre.
13 objections
Les avocats du cardinal avaient soulevé 13 objections pour contester la condamnation, en soutenant notamment qu'il était "physiquement impossible" que les faits allégués aient été commis par le prélat alors que la cathédrale était bondée.
Ils ont émis des doutes sur l'ensemble du jugement, qu'il s'agisse de la chronologie des faits ou de la possibilité matérielle pour George Pell d'avoir commis les agressions dans l'encombrante tenue sacerdotale dont il était vêtu alors qu'il venait de célébrer l'office.
Ascension rapide
A la suite de la décision de mercredi, le Premier ministre australien Scott Morrison a exprimé sa sympathie aux victimes. Il a déclaré que les "tribunaux avaient fait leur travail" et indiqué que le cardinal Pell serait déchu de sa médaille de l'Ordre d'Australie.
Avant sa disgrâce cette année, George Pell avait connu une ascension rapide. Nommé archevêque de Sydney en 2001, il était entré en 2003 dans le puissant Collège des cardinaux et siégeait aux conclaves qui ont élu successivement les papes Benoît XVI et François. Tout juste élu, le pontife argentin l'avait choisi en 2013 pour faire partie du conseil de neuf cardinaux chargé de l'aider à réformer la Curie, le gouvernement du Vatican.
En 2014, il était ensuite devenu secrétaire à l'Economie, véritable numéro trois du Vatican. Depuis sa condamnation, le cardinal Pell a été relevé de sa fonction de responsable financier. Le Vatican a ouvert sa propre enquête sur l'Australien, qui pourrait au final être défroqué.
afp/gma