Cette dissolution, soutenue par 89 des 120 élus que compte l'assemblée, est intervenue en raison de l'impossibilité de former une nouvelle majorité après le retrait du Premier ministre, ancien commandant de la guérilla kosovare pendant le conflit de 1998 - 1999 contre les forces serbes.
Ramush Haradinaj doit comparaître devant un tribunal international mis en place en 2015 par La Haye pour enquêter sur des crimes présumés commis par la guérilla albanaise de l'UCK au Kosovo. Les autorités ont maintenant 45 jours pour organiser le scrutin. Selon la presse locale, il pourrait avoir lieu le 6 octobre.
Dialogue avec la Serbie retardé
Ce remaniement politique pourrait retarder la reprise du dialogue avec la Serbie, qui refuse de reconnaître l'indépendance de son ancienne province depuis sa proclamation en 2008. Le président serbe Aleksandar Vucic a en effet déclaré mardi dernier qu'il pourrait reprendre "début décembre, dans le meilleur des cas", en attendant la formation du nouveau gouvernement kosovar.
Entamé en 2011 avec la médiation de l'Union européenne, ce dialogue est au point mort depuis des mois. A peine repris l'été dernier, il avait tourné court après l'obstruction serbe, en novembre, à la candidature du Kosovo à l'organisation Interpol. Le Kosovo avait répliqué par l'introduction d'une taxe de 100% sur les produits importés de Serbie.
Pour la Serbie, un retour à la table des négociations n'est possible que si le Kosovo renonce à cette taxe, chose que l'ex-Premier ministre refusait de faire malgré les pressions de Bruxelles et de Washington.
Changement "sain pour la démocratie"
Alors que le Parlement était dominé jusqu'ici par des coalitions dirigées par d'anciens chefs de guerre, une alliance entre deux formations de l'opposition, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK, centre-droit) et le Vetevendosje (gauche nationaliste) est évoquée. Leur union pourrait pousser dans l'opposition le Parti démocratique du Kosovo du président Thaçi pour la première fois depuis plus de dix ans, ce qui "serait sain pour la démocratie dans le pays", souligne un analyste.
Il est aussi possible que le Premier ministre démissionnaire Ramush Haradinaj revienne dans le jeu, s'il n'est pas inculpé par le tribunal de La Haye. Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) l'avait déjà acquitté en 2008 et 2012 d'accusations de crimes contre des civils.
afp/vic